Le pardon de Saint-Jean du Doigt, célébré dès le 15ème siècle, est très connu et très fréquenté.
Cette année, il s'est déroulé le 23 juin, la veille même de la fête de St Jean Baptiste (24 juin). Toute la commune de St Jean du Doigt a participé à lui donner une ampleur toute particulière : il s'agissait en effet de fêter cette année les 500 ans de la consécration de l’église.
Après une semaine rythmée par diverses rencontres et expositions organisées pour l'occasion, ce 500ème anniversaire du pardon de Saint Jean du Doigt s'est parfaitement déroulé dimanche dernier, sous un soleil que l'on n'attendait plus.
De l'avis de tous, la fête était magnifique.
En voici le reportage détaillé, commenté par Annick Toullec, et illustré des photos de Louis Gouez.
Une arrivée haute en couleurs des pélerins
Le pardon a démarré par l’arrivée du défilé des pèlerins, depuis les paroisses voisines.
Portant haut les croix et les bannières de leurs paroisses respectives, ils ont été accueillis à Saint Jean par Mgr Le Vert, accompagné de plusieurs prêtres (du doyenné et d’ailleurs), et par de nombreux visiteurs des alentours.
Les croix des 7 églises de l’ensemble paroissial Notre Dame de Kernitron (sauf la croix de St Jean) viennent en tête, portées par leurs paroissiens.
Viennent ensuite les bannières de toutes les paroisses, avec en tête la toute nouvelle bannière de Saint Mériadec. Elle a été créée et réalisée pour l'occasion par un groupe de 15 personnes de St Jean et des alentours.
Un groupe de pèlerins venus du pays de Lannilis et Plouguerneau, et représentant l’ensemble paroissial des Abers, s'est également joint à la procession.
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Au nombre de 40, les « petits saints de Plouguerneau » sont des statuettes de dévotion plantées sur une hampe que l’on porte en procession. Elles sont en bois polychrome et d’une taille variant entre 30 à 40 cm.
La coutume des «petits saints» remonte, selon la tradition, à une épidémie de peste qui sévit dans le pays «Pagan» vers 1640.
Le vœu émis à cette occasion incluait trois processions annuelles :
Aujourd’hui, 7 de ces petits saints ont fait le déplacement jusqu’à St Jean. Il s’agit, dans l’ordre, de : St Pierre , St Paul, St Jean, St Joseph, Ste Anne, Santa Maria et Sainte Barbe (qui n'apparaît pas sur les photos). |
Les petits saints sont suivis par le cercle de Guimaëc et ses musiciens : ils accompagnent la marche des pèlerins.
Tous les pèlerins sont ensuite accueillis sur la place du bourg par le clergé.
Le rite veut que la croix d’or et la bannière de Saint Jean aillent recevoir celles des autres paroisses:
- Les croix vont ainsi s'avancer, s'incliner et se donnent le baiser de paix (salut des croix);
- Puis, les bannières imiteront les croix, penchant l'une vers l'autre les éclatantes images de saints dont elles sont ornées.
En tête, la nouvelle bannière de St Mériadec est tout spécialement bénie par Mgr Le Vert. Il bénit également toutes les personnes qui la présentent.
A tour de rôle, toutes les bannières saluent ensuite la bannière de St Jean, et sont, à leur tour,
bénies avec leurs porteurs, par Mgr Le Vert.
Une grand-messe de pardon présidée par Mgr LE VERT
A 15h, commence la « grand-messe du pardon ». L’église connaît l’affluence des grands jours. Plus une chaise , ni un banc de libre !
La messe, présidée par Mgr Le Vert, est co-célébrée avec de nombreux prêtres du doyenné et d’ailleurs.
Les nombreux enfants de chœur sont très attentifs à bien remplir leur rôle.
La chorale de l’ensemble paroissial, sous la houlette d’Elisabeth Joly, a préparé avec soin les chants de cette belle célébration;
Les temps forts de cette célébration sont accompagnés avec beaucoup de sensibilité et d’intensité par Ganael Schneider, jeune organiste talentueux. Venu tout spécialement de Paris, il a également joué de l’orgue ce week-end à différentes occasions.
Les chants liturgiques sont quant à eux accompagnés par Maryvonne Clech, l’organiste.
L’assistance, nombreuse, participe à la célébration avec beaucoup de recueillement.
Beaucoup sont venus des autres ensembles paroissiaux du doyenné et même de plus loin !
Sortie de l'église et grande procession en direction du Tantad
Embrasement du tantad
Le tantad est un immense tas d’ajonc traditionnellement coupé par les agriculteurs de St Jean le 1er juin. Il est ensuite laissé en place pour sécher, et mis en mont (350 meules d’ajonc !) le dimanche du pardon de bon matin.
Redescente vers l'église et imposition de la relique
Les croix et les bannières arrivés en premier dans l’église se mettent dans le chœur, face à l’assemblée, prêtes pour le chant du Magnificat.
La procession reprend ensuite place dans l’église.
Après les dernières prières et exhortations de Mgr Le Vert, le clergé, face au croix et bannières rassemblés dans le chœur, entonne le chant du Magnificat. Chacun le reprend avec force et conviction : c'est un moment très intense et très beau.
Enfin, dans un bel accompagnement à l’orgue de Ganaël Schneider et un grand recueillement, se déroule l'imposition de la relique du Doigt de St Jean Baptiste.
Contact :
- Renseignements sur le pardon : Annick Toullec - annick.toullec@wanadoo.fr
- Demande de photos : adressez-nous un petit mail ICI, en précisant le titre des photos qui vous intéressent.
Pour en savoir un peu plus sur le pardon de St Jean
1513-2013 : 500ème anniversaire de l'église
La construction de cette église a démarré vers 1425, du temps du Duc Jean V de Bretagne et avec son aide financière.
Elle s'est poursuivie sous Anne De Bretagne, pour se terminer en 1513.
Le porche sud de l’église nous le rappelle par une pierre gravée :
« le 18ème jour de Novembre l’an 1513 fut l’église de céans dédiée par Antoine de Grigneaux évêque de Tréguier »
Un pardon qui implique activement tous les habitants
C'est en nombre que les habitants de St Jean apportent bénévolement leur contribution à la réussite de leur pardon.
Les tâches sont en effet multiples. Il s'agit d'un côté de couper la lande pour le Tantad (grand feu d’ajonc), de la faire sécher et d’édifier ensuite le mont d’ajonc sur la colline de « Pen Ar C’hra ».
Mais il faut aussi s'occuper de fleurir abondamment l’église et la fontaine, de préparer coiffes et costumes pour la procession traditionnelle, ou encore d’animer le bourg tout au long de la soirée...
Le pardon de St Jean est ainsi l’affaire de tous, et c’est pour cela qu’il est resté vivant à travers les siècles.
Il attire toujours, aujourd’hui encore, un grand nombre de pèlerins venus de toute la région, et qui, à cette occasion, découvrent avec plaisir le charme du village et de son enclos.