L'église de Plouégat-Guerrand va se refaire une beauté. Les travaux, qui vont s'étaler sur 3 ans, viennent de démarrer sur ce début du mois de septembre.
Voilà l'occasion de faire un point sur les rôles conjoints, de la mairie, propriétaire des lieux, et du P. Yves Laurent, affectataire des lieux.
Un grand carénage devenu nécessaire
L'église St Egat, également appelé St Agapit, classée monument historique, fait partie du réseau des églises Beaumanoir (XVIème siècle). Située dans le centre bourg de Plouégat Guérand, c'est un atout majeur de valorisation du territoire communal. Or, cet édifice à haute valeur patrimoniale présente aujourd'hui des dégradations qui mettent en péril la conservation du bâtiment.
La commune a donc décidé de s'engager dans une vaste opération de rénovation de l'église. Cette opération fait suite à l'étude de diagnostic préalable à la restauration générale de l'église, réalisée par Mme de Pontauld, architecte en chef des Bâtiments de France.
A terme, la commune, en accord avec le conseil paroissial local, souhaite également développer des actions de valorisation telle que la découverte du patrimoine et des programmations musicales de qualité.
3 ans de travaux, planifiés en 5 phases
Avec un appel d'offres lancé en décembre 2015 et janvier 2016, le choix des partenaires retenus pour la réalisation des travaux, parmi les 50 entreprises répondantes, a été validé par le Conseil municipal en avril 2016.
L'opération, fractionnée en plusieurs tranches planifiées sur 3 ans, a donc ainsi été lancée le 18 août de cette année :
- 1ère tranche : restauration du clocher et des couvertures de la nef Ouest,
- 2ème tranche : réfection des couvertures du porche Sud et de la nef Ouest,
- 3ème tranche : réfection des couvertures du transept, du choeur et de la sacristie,
- 4ème tranche : restauration des façades,
- 5ème tranche : restauration intérieure.
La mairie : la propriétaire des lieux
Aux termes de la loi du 9 décembre 1905, et de ses modifications ultérieures, les édifices servant à l’exercice public des cultes et les objets mobiliers les garnissant sont propriété de l’Etat et des communes.
Concrètement, les cathédrales - du moins celles qui étaient en exercice en 1905 - sont propriété de l’Etat, tandis que les églises paroissiales (et des meubles les garnissant en 1905) sont propriété des communes, et mises à la disposition des fidèles et du clergé pour l’exercice du culte.
L'église de Saint Egat est donc ainsi propriété de la commune de Plouégat-Guerrand. A ce titre, celle-ci est responsable de l’état de l'église et de ses meubles, de leurs réparations et de leur entretien. Et ceci explique pourquoi, devant l'état constaté de dégradation de l'église, la municipalité de Plouégat a décidé les actuels travaux afin d'assurer l'indispensable sécurité et la bonne conservation des lieux !
Le père Yves Laurent, l'affectataire des lieux
Bien qu'ayant la propriété des lieux, la commune propriétaire d'une église n’en a cependant pas la jouissance. Le bien est mis à la disposition du clergé et des fidèles. Il est affecté au culte : c’est une affectation "légale, gratuite, permanente, perpétuelle".
En pratique, l'affectataire est une personne physique, généralement le curé du lieu. Ainsi, pour l'église de Saint Egat, comme pour toutes les églises du doyenné, c'est le curé doyen Yves Laurent qui, à son arrivée sur le doyenné en septembre 2011, a été désigné par le diocèse comme affectataire des lieux.
C’est donc le curé qui est responsable de tout ce qui se passe dans l’église affectée, et tout ce qui s’y fait doit avoir son aval : il est d'ailleurs légalement le seul à détenir les clés de l’église. Compte tenu de ses nombreuses charges, il peut bien sûr confier le service des clés et de gardiennage à une personne pour un temps donné qui devra lui rendre compte de ce qui se passe dans l’édifice.
Tout demande relative à l'usage de l'église doit donc passer par l'accord de l'affectataire : ainsi, une demande de concert dans l'église St Egat ou encore l'organisation de visites patrimoniales doivent faire l'objet d'une demande écrite à P. Yves Laurent, au moins 2 mois avant la manifestation. Outre l'accord écrit de l'affectataire, l'accord de la mairie sera parallèlement requis.
(Photos : Anne-Marie LE BIHAN - Texte : BL)