Si le qualificatif d’ « ordinaire » renvoie à ce qui est habituel, il peut aussi comporter une connotation péjorative, de routine voire de médiocrité. Le temps liturgique dit « ordinaire » est entrecoupé par le cycle pascal qui commence le mercredi des Cendres et se termine à la Pentecôte. A la différence des autres temps liturgiques, il n’est pas centré sur un mystère particulier de la vie du Christ mais sur la présence du Sauveur à notre monde, à notre vie.
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la vie des hommes et l'action de dieu
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Les textes bibliques nous présentent alors le plan du salut annoncé dans l’Ancien Testament, l’attente du Messie, Verbe incarné, prêchant le Royaume de Dieu, appelant à la conversion et réalisant déjà le salut par les signes que sont les guérisons et les exorcismes. Peut-on qualifier d’« ordinaires » les actes et la prédication du Christ ? Pour nous qui sommes ses disciples, ils sont Bonne Nouvelle au cœur de notre foi. Dans l’ordinaire de la vie de ses contemporains, Jésus a révélé la gloire de Dieu en accomplissant sa mission. Ainsi se croisent la vie des hommes et l’action de Dieu.
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Aujourd’hui encore, Dieu est à l’œuvre dans le monde et dans chacune de nos vies. La diversité des épisodes de la vie du Christ pourra interpeller tout ce qui fait notre personne, pour mieux répondre à notre vocation de baptisés. Les récits de guérison nous invitent à présenter au Seigneur ce qu’il doit transformer en nous.
Les appels à vivre fraternellement selon l’amour du Christ nous relancent dans notre vie de charité. L’annonce du Royaume de Dieu nous incite à donner la priorité à ce qui demeure, dans un monde si préoccupé du confort matériel.
En fait, le Temps ordinaire est celui où nous vivons dans l’ordre du Sauveur qui nous ouvre à l’Evangile. C’est la Bonne Nouvelle qui éclaire nos vies. La grâce de Dieu nous empêche de prendre pour modèle le monde présent (Romains 12,2); au contraire elle nous permet de « vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété » (Tite 2,12). C’est dans ce temps présent que nous célébrons chaque eucharistie où nous faisons mémoire du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.
Missel des Dimanche, E.B