Jésus nous dit : « Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » Jn 3, 20-21.
Depuis plusieurs années, l’Église est confrontée à des actes scandaleux commis au cours des dernières décennies. Elle n’a pas su les traiter, ou pas voulu le faire pour différentes raisons que nous cherchons à connaître. Ce sont des baptisés, nos frères et sœurs dans le Christ, qui ont commis ces actes abominables. Plus grave encore, certains prêtres sont tombés aussi dans ces perversions alors qu’ils avaient la charge d’annoncer la Bonne Nouvelle au nom du Christ. De nombreuses victimes en souffrent encore et leur vie en a été bouleversée.
Que nous soyons laïcs, diacres, prêtres ou évêques, cela nous choque tous très profondément ! Nous constatons que la barque de l’Église est de nouveau fortement secouée et cela nous déstabilise. Depuis plusieurs années pourtant l’Église fait un gros travail pour faire la vérité et faire en sorte que ces graves dérives ne se reproduisent pas ; et que les coupables assument leurs actes devant la justice civile et celle de l’Église. En France, la Commission indépendante pour les abus sexuels dans l’Église mise en place en 2018 est en train de faire ce travail de vérité sous la direction de Monsieur Jean-Marc SAUVÉ. Les évêques, de leur côté, suivent désormais des procédures très strictes avec l’aide précieuse de personnes compétentes.
Ce n’est pas la première fois, dans l’Église, qu’il y a de grandes crises. Ainsi, au début du 13° siècle Saint-François d’Assise eu une vision dans laquelle il a entendu le Christ lui dire : « Répare mon Église. » Il a fini par comprendre que ce n’était pas l’église-bâtiment qu’il devait réparer, mais l’Église du Christ ! Dans le même temps, le pape de l’époque, Innocent III, a vu dans un rêve Saint-François d’Assise en train de retenir la Cathédrale de Rome qui était en train de s’écrouler. C’était en 1210. À la suite de ce rêve, Innocent III a reconnu la mission de Saint-François d’Assise et lui a permis de la mettre en œuvre.
Ce que nous pouvons retenir de cet épisode, c’est que l’avenir de l’Église repose d’abord sur la sainteté de ses membres. Saint-François d’Assise recherchait avant tout la pauvreté, la simplicité, une vie la plus fidèle possible à l’Évangile. C’est ce chemin-là que nous sommes appelés à prendre. C’est en s’appuyant sur notre foi et notre fidélité que le Christ construit son Église. Le Seigneur attend de nous que nous devenions tellement unis à lui que nous soyons des témoins authentiques de sa présence et de son amour. L’Esprit Saint nous en donne la force. En grandissant ainsi en sainteté, chacun de nous devient une pierre vivante de l’Église.
Chers prêtres, chers diacres, chers religieux et religieuses, ces scandales font reposer sur vous la suspicion de beaucoup de gens, alors que vous donnez votre vie de façon généreuse en fidélité à l’appel que vous avez reçu du Seigneur. Tenez bon dans le Seigneur.
Et vous chers fidèles du diocèse, ne vous laissez pas détourner de la foi et de la confiance envers l’Église notre Mère. Soutenez les prêtres et ceux qui les aident pour vous accompagner dans la foi.
Que ce temps de Carême soit pour nous tous un moment privilégié de conversion et de communion plus profonde avec le Christ. Efforçons-nous de grandir en sainteté. Comme Jésus l’a dit à ses apôtres après avoir calmé la tempête : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Mc 4, 40.
Prions les uns pour les autres. Prions pour notre Église et ceux qui la conduisent au nom du Christ.
Bon Carême à tous et que le Seigneur soit toujours avec vous.
X Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon