Où est-il parti, ce proche que nous aimions et qui n’est plus là ? Qu’y a-t-il après la mort ? Qui ne s’est pas posé un jour cette question-là ? Disons-le d’emblée : nous n’en savons rien pour celui qui est là devant nous, inanimé. Nous sommes muets !
Mais les chrétiens portent crédit aux paroles de la Bible : « Les âmes des justes sont dans la main de Dieu » (Sagesse 3,1). Déjà au 2ème siècle avant Jésus, certains ne veulent pas y croire : « Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n’estiment pas qu’une âme irréprochable puisse être glorifiée. » (Sagesse 2, 1). Parlons donc de sainteté, puisque seule la sainteté est ‘récompensée’ de la vie éternelle après la mort…
Pour les croyants, la vie continue après : « Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux. » (messe des défunts).
Chacun de nous, qu’il soit croyant ou non, part vers Dieu avec ses ‘bagages’, faits de sainteté vécue et faite aussi de péché (transgressions, manques d’amour, fermetures à Dieu et aux autres).
Cette sainteté est cette grandeur spirituelle gardant la foi dans la pénibilité des jours, espérant même quand c’est noir et aimant Dieu et les autres, prenant patience, accueillant beaucoup.
La personne décédée va avec sa sainteté propre à elle vers Dieu, s’approche de lui pour la grande rencontre (on appelle cela le ‘Jugement’)… et nous demandons à Dieu de l’accueillir et aussi de lui pardonner ses péchés, de la purifier de toutes ses ombres (nous en avons tous !) pour qu’elle puisse paraître revêtue de Lumière, toute transformée, rendue absolument sainte pour vivre ‘dans’ le Saint par excellence qu’est le Christ.
C’est cela notre attitude à avoir envers nos morts : les présenter à Dieu et prier pour eux avec l’espérance que le Seigneur les accueille : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume », dit le voleur repenti quelques minutes avant de mourir… auprès de Jésus en croix (Luc 23, 42) Et Jésus de lui dire : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le Paradis »
Et le Paradis est rempli de tous ces saints accueillis par Dieu le Père après leur mort, personnes que nous connaissions et pour qui nous avons prié ou personnes inconnues dont Dieu seul voit la qualité du cœur. Et la Toussaint est la fête de tout ce peuple !!! Soyons-en heureux en profondeur même si ce jour est mêlé de tristesse.
Père Jean-Michel Moysan, curé