Jean-Baptiste dit cela de Jésus qu’il voit venir au Jourdain. C’est bizarre ! Car Elisabeth est cousine de Marie, d’après Saint Luc. Ils devaient donc se connaître ! On sent que cette phrase veut dire autre chose : « Je ne le savais pas à cette hauteur divine ! Je n’en connaissais pas sa grandeur d’homme de Dieu! Je ne savais pas qu’il était l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
petit à petit
Jean-Baptiste découvre petit à petit la grandeur de Jésus pour Israël et pour le monde. J’aime bien cette idée de progression dans la découverte de Jésus. C’est comme les disciples… ils ont côtoyé un homme de Dieu pendant trois ans, ils vu en Lui un guérisseur, un prédicateur, un second Jean-Baptiste, un second Elie… mais pas plus. Simon-Pierre a eu quelques lueurs : « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant » ou après le discours du pain de vie : « A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle » .
A part ces quelques paroles, ils n’ont pas connu Jésus dans sa profondeur… sauf après la Résurrection d’entre les morts ! Pire, le même Pierre dira à la servante qui le dévisage, quand son maître entre en procès : « Non je ne connais pas cet homme ! ». Vouloir ne pas connaître une personne est la pire des insultes, comme vouloir connaître une personne est la plus haute des amitiés. Je souhaite à chacun d’entrer en amitié avec Jésus…
Connaître
La foi n’est pas qu’une confiance donnée (sans connaissance), c’est l’entrée dans une connaissance intérieure (spirituelle, mystique) de Quelqu’un. Mais connaître quoi ? Pour saint Jean, c’est la Vie en plénitude : « Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Saint Paul le dit à sa manière aux Philippiens (chapitre 3) : « Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion… » Donc connaître Jésus est une histoire de vie ou de mort, de résurrection à venir à travers le négatif de la souffrance !
Les auteurs spirituels insistent beaucoup pour entrer dans cette connaissance intérieure de Jésus. Le Père Chevrier, fondateur du Prado au XIXème siècle au service des pauvres dans la banlieue de Lyon, dit ceci dans une ses prières intimes : « Te voir et Te comprendre, n’écouter que Toi, Te suivre et Te connaître, Toi mon seul Seigneur Jésus-Christ ». Entrons dans la connaissance et en amitié avec notre Maître !
P. Jean Michel Moysan