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« Jésus fut conduit au désert par l’Esprit »

Expression étonnante ! L’Esprit saint conduirait au désert ? Dans ce lieu aride, solitaire, lieu de toutes les tentations où des lions intérieurs sont prêt à se réveiller ? Comment comprendre ça ?

 



Celui-ci est mon fils bien aimé

Jésus vient de vivre une expérience profonde où il a entendu qu’il était aimé profondément de son Père : « Celui-ci est mon Fils mon bien aimé en qui j’ai mis toute ma  joie » (Mt 3, 17).  Expérience capable de ‘produire’ en lui l’abandon à l’Esprit saint qu’il vient de recevoir (Mt 3, 16) dans le baptême. L’Esprit va le mener au désert, comme lorsqu’une vie de foi nous mène dans des expériences arides, difficiles, sans ressenti. Et c’est l’Esprit qui l’y conduit… ceci pour apprendre à toujours choisir Dieu en premier ! Il lui faut apprendre cela, car tout Fils qu’il était, il a dû l’apprendre (Hé 5, 8).

 

 

 

choisir Dieu

Pour Jésus, finie l’expérience proche, immédiate de Dieu ! Maintenant, c’est le désert où il n’y a rien à manger, ni affection, ni pain, et peut-être ni sentiment de Présence… Bref, dans le désert, c’est le vide et on devient fragile ; c’est là que nos démons se réveillent. Il nous faut choisir Dieu ou caler, c’est-à-dire lâcher Dieu et tout vivre avec nos forces humaines ! Pour Jésus, ce même combat spirituel s’engage que nous avons en direct ici.

Il a faim ! C’est normal de manger ! C’est humain ! Mais Il sent là, à ce moment-là, que cela le détourne de Dieu. Et il entend intérieurement : « L’homme ne vit pas seulement de pain, et de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ». 1ère victoire : il choisit Dieu comme unique nourriture de Vie !

Il a une envie folle de demander à Dieu de la puissance… parce qu’il est Fils de Dieu. Il entend cette phrase intérieurement : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » Abandonne-toi à Lui, ne lui dit pas ce qu’il faut faire ! Laisse-toi conduire ! 2ème victoire : il choisit d’obéir à Dieu, selon ce qu’Il veut !

Il a une envie folle de posséder des richesses, des territoires, des royaumes, bref d’avoir et non pas d’être. Il sent là une tentation ! Il entend  : « C’est Dieu seul que tu adoreras ». 3ème victoire : il choisit Dieu comme le seul devant qui s’agenouiller ! 

Le Carême, c’est d’apprendre à choisir Dieu comme le Fils l’a fait. Alors à Pâques, nous connaîtrons un peu plus ‘les victoires de la musique’ de Dieu dans nos existences !

 P. Jean Michel Moysan