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« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens »

Cette habitante de Canaan (donc non juive, païenne) vient harceler Jésus, car sa fille est possédée. Et elle ‘crie’, dit le texte, car l’Esprit du mal ronge sa fille. Avec une grande détermination, elle ne laisse pas tranquille le Maître.



pour tous

Mais ce dernier résiste, car  « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la Maison d’Israël » (verset 24), dit-il. En effet, le Royaume et ses guérisons, c’est pour ceux qui croient au Dieu Saint d’Israël, pas pour les autres, les athées, les gens d’autres religions. La Cananéenne croit en d’autres dieux et ils n’ont pas le droit aux bienfaits de la Grâce. Jésus résiste ! De plus ces païens sont mal traités par les juifs, on les considère comme des chiens, comme ces troupes de chiens errants qui se nourrissent de pourriture comme dans l’histoire de Lazare : « même les chiens venaient lécher ses plaies » (Luc 16, 21). Bref, un païen est une ‘sale bête’, selon les fidèles d’Israël et « Il n’est pas bien de donner le pain des enfants (d’Israël) pour le donner aux chiens (que sont les païens) ».

Mais la cananéenne continue à crier : « Oui, Seigneur, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombe de la table de leur maître » (verset 27).  Jésus se laisse changer par la détresse de cette femme qui vient vers l’Homme de Dieu. Il s’émerveille devant la confiance qu’elle montre. Il sauve sa fille « Que tout se passe comme tu le veux » (verset 28). Conclusion : les ‘chiens’ ont le droit de se nourrir de Jésus… la puissance de Jésus est pour tous… et ceux qui croient en Lui s’ouvrent aux  richesses de guérison, de paroles réconfortantes, de pardon, de renaissance !

vers lui

Cet enseignement est pour nous capital pour notre manière de vivre avec les ‘païens’ de notre temps : quand des gens en pleine détresse viennent vous trouver, viennent trouver l’Eglise, ils disent en quelque sorte : « Seigneur, viens à mon secours » (verset 25). C’est l’homme ou la femme habitée par Dieu que vous êtes qu’ils viennent trouver. Apprendre à voir les païens venir vers vous, à écouter leur détresse, à dire calmement que c’est Jésus votre Maître et sauveur et à les inviter à se tourner vers Lui : ceci est un apprentissage sans cesse à ajuster entre prosélytisme et peur de dire Dieu. Il faut une grande liberté intérieure… le fruit est ceci : « Ton chemin sera connu sur la terre et ton Salut parmi toutes les nations » (psaume 66).

 

p. Jean-Michel Moysan