La colère terrifie, paralyse, veut arrêter le dialogue vrai, voire tue la relation. Qui n’a pas un jour été victime d’une personne en colère cherchant à dominer et donc à faire
taire. Pourquoi la colère existe-t-elle ?
Serions-nous jaloux de l’autre, de ce qu’il a reçu ? A propos d’Esaü, le frère de Jacob, il est dit : « Esaü conçut de la haine contre Jacob, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni; et Esaü disait en son cœur : ‘Les jours du deuil de mon père vont approcher, et je tuerai Jacob, mon frère’. » Genèse 27,41.
Motifs
Il peut y avoir plusieurs motifs à la colère, mais en tout cas, la vie spirituelle en Jésus-Christ demande de travailler sur soi, contre ses accès de colère.
Saint Jacques dit : « Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu. » (Jacques 1, 19) ;
Saint Paul : « Or, il ne faut pas qu'un serviteur du Seigneur ait des querelles; il doit, au contraire, avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience; » (2 Timothée 2, 24) ;
le livre des proverbes prêche ainsi : « Un homme en colère excite des querelles, et un furieux commet beaucoup de péchés » (Proverbes 29:22)…
dans le péché, c’est notre relation à Dieu qui se bouche, se fermant à Dieu et alors « comment peut-il demander à Dieu la guérison ? »
Guérison
La colère peut exister par exemple chez des êtres fougueux, irascibles. Mais elle doit être traitée spirituellement. Comment ? En la reconnaissant et en demander au Seigneur (et à la personne blessée) le pardon : « Car Il (Dieu) pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie » (Psaume 102)… Et ensuite en luttant contre cette tendance empoisonnante. Aux chrétiens de Colosses fraîchement convertis, Paul dit : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut… Mais maintenant, débarrassez-vous de tout cela : colère, emportements, méchanceté et insulte… vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau » Revenir vite de sa colère, voilà un autre exercice spirituel : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Éphésiens 4:26-27)
Cette lutte peut être difficile, longue… d’où la nécessité pour les autres frères chrétiens d’être patient avec le colérique… combien de fois ? Jusqu’à 7 fois ? Non jusqu’à 70 fois sept fois !
P. Jean Michel Moysan, curé