Le torchon brûle entre les pharisiens et Jésus… Ils n’ont pas cru dans le mouvement spirituel de conversion impulsé au 1er siècle par Jean-Baptiste qui, un jour, leur a dit :
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...« Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d’échapper à la colère qui vient ? Produisez donc du fruit qui témoigne de votre conversion et n’allez pas dire en vous-mêmes : « nous avons pour Père Abraham… » ! (Mat 3, 7-8)
Conversion du cœur
Jean-Baptiste était tourné vers Dieu, tout converti à Lui et arrivait à arracher aux prostituées et aux publicains cette démarche de foi en Dieu que le Temple dans la froideur de ses institutions n’a pas pu générer et a même interdit (« mais les publicains et les prostituées y ont cru » )…
Il faut admirer les gens qui ont une puissance d’attirer à Dieu, de générer un chemin de foi chez les plus fermés, d’ouvrir une porte à l’Eternel dans les cœurs les plus durs.
Certes ce ne sont pas eux qui convertissent, c’est Dieu. Mais ils en sont les canaux : « Le Seigneur dispose du cœur du Roi comme d’un canal d’irrigation » (Proverbes, 21) Heureux ces Rois qui se laissent former par le Seigneur !
Quel est le secret de cela ? C’est la ‘conversion du cœur’. Et Jésus est dans la même théologie que Jean Baptiste, celle du Royaume qui vient : « convertissez-vous, le Royaume de Dieu s’est approché » (Matthieu 4, 17). Il essaie en vain de remuer le cœur les pharisiens, c’est-à-dire d’amener en eux un mouvement de changement d’âme, d’amour large et bienveillant (y compris aux ‘hors la loi’), d’abandon de la méchanceté du cœur froid : « Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie… il a ouvert les yeux . C’est certain, il vivra» (Ezéchiel 18, 27).
Dieu vivant
Seul celui qui se convertit sait qui est Dieu vraiment, car il colle à Lui, se met à genoux devant Lui, lutte contre ses raideurs et veut faire Sa volonté. Bref, Dieu est vivant en Lui. Celui qui ne se convertit pas a une image de Dieu figée, morte en quelque sorte. Dieu est peu vivant pour lui. Seul la Loi morale et ses principes vont guider sa vie. C’est tout ! Il n’y a plus la profondeur de vie spirituelle, on devient raide ! Le premier pas consiste à se mettre en prière comme le psalmiste : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route, dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve » (Psaume 24, 5)
P. Jean Michel Moysan, curé
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