Ses funérailles ont eu lieu jeudi dernier à St-Matthieu. Habitant à Morlaix, elle est décédée brutalement de maladie. Ses parents sont venus demander pour elle des obsèques à
l’Eglise.
Espérance
Ils se sont adressés à la Paroisse comme pour en attendre quelque chose. ‘Qu’avez-vous à nous proposer’ semblaient-ils dire silencieusement en venant préparer ? A cette question, nous avons la réponse d’emblée. C’est une Espérance, disons-nous : la mort n’a pas le dernier mot dans une vie d’homme ! La personne est promise à la Vie éternelle, etc… mais cela n’est-il pas trop abstrait ? Il faut donc cheminer dans la rencontre !
Source
D’abord nous avons parlé longuement de Laurine, tous écrasés par le non-sens de cet évènement. Puis nous avons regardé pas à pas le livret des textes bibliques. Trois ont scintillés, sont devenus brillants de tous leurs feux comme s’ils remontaient la pente du désespoir lié à une mort si jeune, d’une fille moderne, ‘solaire’, faisant des études à l’étranger, bref bien de notre temps.
Le premier, tiré d’une lettre de Saint Paul « Il faut que cet être mortel revête l’immortalité, quand cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Ecriture : la mort a été engloutie dans la victoire » (1 Cor 15) … la Victoire du Christ, c’est notre base ! N’a-t-elle pas vocation à produire l’immortalité de tout notre être ! Quelle bonne nouvelle !
Ensuite le psaume 22 a résonné : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure ». Quand des parents côtoient les ravins de la maladie et de la mort chez leur fille, leur dire que Dieu est proche d’eux, quelle lumière pour la suite de la vie !
Et l’Evangile, lequel prendre ? Les béatitudes ! Bizarre de proclamer des ‘heureux’ en plein drame humain. On peut le faire quand on passe au niveau ‘spirituel’, là où on comprend le secret des ‘choses éternelles’ : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux ! » Quand la maladie décape par sa dureté, elle fait entrer dans une pauvreté de fait, et elle fait comprendre les choses de la vie par le cœur… heureux sommes-nous alors, car nous ne sommes pas loin du Royaume !
Trésor intérieur
Ces trois textes ont été proclamés jeudi, amenant de la paix dans une assemblée en pleurs. Vivre des funérailles pendant l’Avent colle bien avec ce qu’est l’Avent : un moment d’Attente de Dieu, alors que le malheur et les larmes sont toujours là. Notre Résurrection n’est pas encore arrivée, car la mort est victorieuse pour encore, mais elle viendra ! C’est notre trésor intérieur ! Il est lumineux, n’est-ce pas !
P. Jean Michel Moysan