Ce sont quelques extraits des réflexions des familles. L'important c'est de les écouter, de prier avec elles et pour elles, avec toute la communauté, dans l'espérance de nous retrouver tous, un jour.
"Quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis, alors qu'ils sont dans la paix". (Livre de la sagesse)
" La vie de tout homme est dans la main de Dieu"
"Redire notre espérance que celui que nous pleurons n'est pas perdu, mais qu'il est rentré dans la vie, une autre vie, à la suite du Christ ressuscité.
Il s'est passé quelque chose pendant la célébration, et malgré ma peine, je prie pour retrouver un jour Patrice. C'est toute mon espérance."
"Gardez-moi dans un petit coin de vos cœurs, mais laissez-moi partir. Je suis bien, je n'ai pas peur, je ne souffre plus ! Soyez heureux justes et généreux. Profitez de la vie, elle est si belle et elle continue (Marie 94 ans). Vous avez accompagné Maman comme nous le souhaitions et comme elle aurait voulu".
"Au nom de toute ma famille, je tenais à vous remercier pour vos mots réconfortants dans cette douloureuse épreuve. Personnellement, moi, qui m'étais un peu éloigné de la religion (surement du fait de la maladie de Papa), vos paroles et l'espérance exprimée pendant la célébration m'ont apaisé et rapproché du christianisme. (La mort n'est pas la fin de tout)
Crois au Christ Jésus, il t'accompagnera dans l'épreuve
" La vie de tout homme est dans la main de Dieu"
Comment l’épreuve se manifeste dans les familles en deuil, chez leurs amis ?
Tout dépend de l’âge de la personne, des circonstances du décès. Il y a toujours le choc de l’annonce.
Quelquefois un soulagement lorsque la souffrance physique ou (et)morale est devenue trop forte (il est en paix, il a fini de souffrir).
Pour les personnes âgées, une sorte de paix (il a eu une belle vie).
En revanche pour les personnes plus jeunes (une maman décédée d’un cancer) un sentiment d’abandon (pourquoi elle nous a laissés ?)
Les familles éprouvées par le deuil sont toutes en recherche de réconfort, d’espérance.
Si les personnes rencontrées sont croyantes, pratiquantes ou non, la mort fait partie de la vie et elles l’acceptent, même si, parfois, elles la trouvent injuste.
Le plus souvent, les familles sont très éloignées de l’Eglise depuis toujours où pour diverses raisons mais elles tiennent à respecter les dernières volontés du défunt.
Si le défunt était en grande souffrance, physique ou morale, la mort est perçue comme un soulagement : « enfin ! après tant de souffrances ! ». C’est une délivrance pour lui et pour ceux qu’il laisse derrière lui.
Selon l’âge du défunt, il peut y avoir de l’incompréhension, de la révolte, voire de la colère : « pourquoi lui ? si jeune ? ».
Il y a aussi l’angoisse, l’incertitude de l’après la mort. La mort nous renvoie à notre propre mort.
Lors d’une préparation, un jeune homme, loin de l’Eglise, m’a interpellée en me disant : « Madame, avant de commencer, pouvez-vous m’assurer que l’âme de Maman est montée tout de suite vers le Seigneur, qu’elle n’erre pas quelque part, dans une sorte de néant, de trou noir ? Je n’aimerais pas, je m’inquiète, vraiment. »
Comment accompagnez-vous ces personnes dans l’épreuve à partir de votre foi, de votre espérance et de votre charité ?
Avant toute préparation et célébration, je prie pour le défunt et m’en remets à l’Esprit Saint pour que tout se passe bien, dans le meilleur des mondes.
Je suis dans la bienveillance, l’attention et l’écoute. Je dis ma confiance en l’espérance d’une vie après la mort, celle promise par Jésus, sinon quel sens donner à la vie si elle doit aboutir au néant ? Je parle en toute simplicité, avec mon cœur et l’aide de l’Esprit Saint. Alors quand les familles repartent rassérénées, me remerciant du temps passé ensemble, je suis confortée dans ma foi, par la force qu’elle me donne et le bonheur de la partager, ne serait-ce qu’un moment. Rien n’est jamais tout à fait perdu.
Lorsque je rencontre les familles elles sont sous le choc, fatiguées. Je prends d’abord le temps de leur demander comment elles vont, elles !
La démarche de ces familles (rencontrer l’équipe funérailles) n’est pas toujours aisée. Beaucoup de familles sont assez loin (voir loin) de l’Eglise
Les premiers instants de la rencontre sont importants, c’est de là que va s’établir un climat de confiance, de respect qui va être propice aux échanges pour préparer la célébration.
Je pense que la qualité de l’accueil (prendre du temps, être à l’écoute - même de leurs silences quelquefois !- , les laissez parler de leur défunt, de leur relation, de ce qu’il était, de ce qu’il aimait..), la bienveillance, sont pour moi, les meilleurs témoignages de ma foi et de mon espérance. Être « avec »
Les funérailles chrétiennes ce n’est pas simplement l’adieu à un être cher qui nous quitte. En tenant compte de l’épreuve que traverse les familles, c’est la proclamation de la foi en la résurrection que doit annoncer l’équipe.
Marie Laure Saliba
Guide funérailles