Ce texte est clair dans son interprétation : Jésus aurait pu être un bâtisseur du peuple d’Israël au 1er siècle. Il a essayé de le secouer, de le raviver comme le faisaient les
prophètes, de le purifier, par sa parole, ses miracles, sa proclamation du Royaume ....
« Le temps est arrivé : le règne de Dieu s’est approché, repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Marc 1,15).
Jésus devient la pierre d’angle de chacun si nous le choisissons
Mais rien n’y a fait… les bâtisseurs d’alors l’ont rejeté hors du temple, voulant le tuer de nombreuses fois. Il est mort hors de Jérusalem (rejet suprême). Ils ont réussi leur coup. Mais cette phrase est d’abord un psaume de l’Ancien Testament. C’est textuellement le verset 22 du psaume 117, lumineux pour décrire la destinée du peuple d’Israël tout entier et lumineux pour décrire la destinée de Jésus : « On m'a poussé, bousculé pour m'abattre ; mais le Seigneur m'a défendu. Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ; il est pour moi le salut… Je te rends grâce car tu m'as exaucé : tu es pour moi le salut. La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle : c'est là l'œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. » Israël se voyant rejeté par les nations voisines, est victorieux de ses ennemis grâce au coup de main du Seigneur. Rejeté, il devient la pierre d’angle pour les nations… comme Jésus devient la pierre d’angle de chacun si nous le choisissons.
Choisir Jésus comme la pierre d’angle de notre existence !
Ce texte tombe bien dans notre culture d’aujourd’hui qui laisse de côté cette pierre d’angle qu’est Jésus-Christ qui a longtemps construit notre civilisation, nos mœurs, nos rites… Cette pierre qu’est la foi au Christ est rejetée par les bâtisseurs. C’est un fait ! Faut-il s’en désoler ? Je pense qu’elle perd gros en la rejetant, pourquoi ? Parce que la puissance de Jésus est guérissante, ‘sauvante’, libérante. Elle a guéri le boiteux de la Belle Porte (Actes 3). C’est ce que confesse Pierre, tout hardiment devant le grand prêtre : « C’est par le Nom de Jésus-Christ le Nazaréen que vous avez été crucifié, vous et que Dieu a relevé d’entre les morts : c’est par lui que cet homme se présente devant vous en pleine santé »… mais si notre civilisation oublie cette pierre-là qui l’a tant structurée, ne nous lamentons pas ! Mais confessons notre foi devant les nouveaux ‘chefs des prêtres’ contemporains ! Continuons à la dire ! Pierre et Jean parlent juste quand ils proclament : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » (Actes 4, 19)
Au 1er siècle, la pierre d’angle qu’est Jésus a été aussi rejetée par les chefs du peuple et elle devient pierre d’angle pour les apôtres par l’expérience qu’ils font de sa Résurrection. Les premiers chrétiens se souvenaient de la parole terrible du Seigneur en Isaïe : « C’est pourquoi, écoutez la parole du Seigneur, vous, les moqueurs, vous qui gouvernez ce peuple qui est à Jérusalem : … Moi, dans Sion, je pose une pierre, une pierre à toute épreuve, choisie pour être une pierre d’angle, une véritable pierre de fondement. Celui qui croit ne s’inquiétera pas". (Isaïe 28, 14-16)
Dieu le Père ressuscite Jésus pour qu’il devienne pierre d’angle de nos vies, de l’Eglise, du Royaume de bonté et de justice. Sans la résurrection, Jésus reste une pierre rejetée... encore aujourd’hui. Sans notre confession de la Résurrection de Jésus, Jésus deviendra une belle pierre du passé, ira rejoindre le patrimoine de l’histoire des idées, mais ne résonnera plus comme une parole de salut, de libération, de liberté face au malheur et à la mort devant les nouveaux chefs des prêtres de notre époque. N'ayons pas peur des moqueurs, des beaux parleurs, des démolisseurs de la foi, car la résurrection de Jésus est notre pierre d’angle, notre force. Continuons à la dire ! Pierre et Jean parlent juste quand ils proclament : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » (Actes 4, 19)
Père Jean-Michel Moysan
Texte spirituel de Charles Singer (Saisons)
On a essayé par la violence, il a continué avec l’amour.
On a essayé par les crachats, il a continué dans le silence.
On a essayé par le mensonge, il a continué dans la transparence et la vérité.
On a essayé le découragement et la peur. Il a continué dans la confiance en la volonté du Père.
On a essayé par l’humiliation et le ridicule. Il a continué dans la dignité.
On a essayé par les clous, il a continué avec le pardon.
On a essayé par la solitude et l’ angoisse. Il a continué en se remettant entre les mains du Père.
Alors on a essayé par la mort, car la mort, c’est connu, est la solution finale, personne ne peut aller au-delà, car la mort est l’ultime puissance, l’obstacle dernier sur lequel chacun trébuche, même le plus grand, même le Fils, fût-il le bien-Aimé de Dieu. Mais il a continué.
Animé par l’amour du Père, il est entré dans la mort comme on entre dans un obstacle qui verrouille le passage !
Il a été brisé. Son corps, son âme. Il est mort sur une croix. Mais il a continué et il est passé
:
le Père l’a remis debout ! Il est Vivant !
Depuis ce jour-là, la violence et la haine n’ont plus le dernier mot !
C’est fait à jamais, la mort est définitivement entamée, et l’entaille ira s’agrandissant,
car désormais la mort a perdu son pouvoir.
Pour l’éternité la pierre a été roulée, un passage a été ouvert : c’est Pâques pour toujours !
Quelques questions :
- Que Jésus soit devenu pierre d’angle de la vie des chrétiens… cela résonne-t-il pour vous ?
- « Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu ». Avez-vous vécu des rejets parce que vous êtes croyants ? Comment avez-vous réagi
- Comment vivez-vous dans ce monde contemporain qui laisse de côté Jésus ?
