Dimanche de la Parole de Dieu

Quand les juifs reviennent à Jérusalem après un long exil à Babylone, il faut tout reconstruire. Néhémie est nommé gouverneur de Jérusalem dont les ruines sont à relever… pas que les ruines matérielles, mais aussi les ruines spirituelles. Et pour cela, il les convoque à écouter le ‘livre de la Loi de Dieu’… et le miracle à lieu : le Seigneur résonne dans leurs oreilles aujourd’hui comme hier, à travers ces vieux textes.

Il faut toujours revenir à la Bible quand ça ne va pas, quand nous nous sommes égarés, quand nous cherchons à nous reconstruire. La Bible, c’est Dieu qui s’est approché. L’Ecriture, c’est la trace écrite du passage (délicat, fulgurant, interpellant, consolant, revivifiant, rachetant…) de Dieu dans un peuple, Israël et ensuite en Jésus et enfin dans l’Eglise. Si vous voulez découvrir Dieu, disent les chrétiens, ouvrez la Bible et lisez, car c’est bien l’écoute de la Parole qui est première dans la recherche de Dieu ! « Ignorez les écritures, c’est ignorez le Christ ! », dit Saint Jérôme.

Mais l’Ecriture est un monument ! Par où commencer ? Quel sens donner à certains passages ? Il nous faut faire comme au temps d’Esdras : demander à des lévites d’aujourd’hui de nous traduire, donner le sens… bref de nous interpréter pour que nous comprenions. Nous sommes des êtres d’intelligence ! Il y a deux types de compréhension : la compréhension du cœur et la compréhension intellectuelle. La compréhension du cœur, c’est ceci : « La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j’écoute comme celui qui se laisse instruire. » (Isaïe 50,4) dit le prophète Isaïe. Ecouter avec tous ses sens, son cœur profond, se laisser guider par elle !

La compréhension intellectuelle, c’est ceci : « Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il (Jésus) leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait » (Luc 24, 27). Certains vont faire des études de Bible, pour regarder le contexte, trouver le sens exact d’un mot… saisir une vue d’ensemble d’un thème. N’opposons pas les deux voies, pourvu que nous ne soyons pas enfermés dans le ‘concept’, « toujours en train d’apprendre et jamais capables de parvenir à la pleine connaissance de la vérité. » (2 Tim 3, 7) Heureusement que le rapport des catholiques à la Parole de Dieu est devenu central depuis le Concile Vatican II. Car c’est la Parole qui construit la certitude de la foi ! « Nous tenons pour certaine la Parole… comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs. » (2 Pierre 1, 19)

P. Jean Michel Moysan, curé