J’entends souvent dire : ‘on a le droit de se mettre en colère’ ! Soit ! C’est la nouvelle pensée sur ce point ! Les psychologues nous le disent à l’envie, invitant à ne pas ravaler nos écœurements, surtout quand ils sont justes.
‘faire sortir’ ce poison
Cette phrase est juste pour une part. Jésus lui-même a été en colère. Face aux pharisiens durs dans leur cœur, il est dit : « Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs… » (Marc 3,5). De plus, il chasse les marchands au Temple. Il est en colère, car « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » (Marc 11, 17)… Sainte colère pour Dieu !
J’ai rencontré trop de personnes victimes d’injustices, étant dans des colères depuis des années, ne pouvant les dire à personne ! Je prie pour que chacun puisse dire sa colère à quelqu’un de bienveillant pour ‘faire sortir’ ce poison qu’il a en lui et retrouver la paix !
débarrassez-vous de tout cela : colère, emportement...
J’ai bien parlé de poison. Les textes de l’Ecriture le disent : « Celui qui est lent à la colère fait preuve d'une grande intelligence, tandis que celui qui s’énerve facilement proclame sa folie » (Proverbes 14:29) ; « Une réponse douce calme la fureur, tandis qu’une parole dure augmente la colère. » (Proverbes 15:1) ; « La haine fait surgir des conflits, alors que l'amour couvre toutes les fautes. » (Proverbes 10:12)
Et surtout l’invitation de saint Paul : « Voilà quelle était votre conduite autrefois lorsque, vous aussi, vous viviez dans ces désordres. Mais maintenant, vous aussi, débarrassez-vous de tout cela : colère, emportement, méchanceté, insultes, propos grossiers sortis de votre bouche… et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau qui, pour se conformer à l’image de son Créateur ». (Colossiens 3, 7)
Que le soleil ne se couche pas sur votre colère
Car la colère, c’est notre être ‘naturel’ qui défoule son agressivité sur les autres. L’amour, c’est notre être surnaturel qui en vient à être pacifié parce qu’il accepte d’être façonné par la grâce de la Croix. Cette Croix horrible et injuste n’a pas été vécue avec colère par Jésus, mais dans la prière confiante : « Père Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Si nous souhaitons vivre une croissance spirituelle ‘en Jésus’, luttons contre notre colère par le calme et la prière.
Mais comment discerner les ‘saintes’ colères des ‘mauvaises’ colères ? Méditons ce que l’auteur de l’épitre aux Ephésiens nous dit : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas. Que le soleil ne se couche pas sur votre colère, et ne laissez aucune place au diable. » (Éphésiens 4:26-27)
P. Jean Michel Moysan, curé