La foule l’avait cherché à marches forcées car « elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades » (Jean 6,2). Elle vient vers lui et il l’a enseignée longuement, l’heure du manger est arrivée : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? », lui dit Philippe.
Où pourrions-nous acheter du pain ?
La foule l’avait cherché à marches forcées car « elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades » (Jean 6,2). Elle vient vers lui et il l’a enseignée longuement, l’heure du manger est arrivée : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? », lui dit Philippe. Et saisi par cette foule affamée, Jésus leur donne du pain physique et il se retire, congédiant la foule, car « il savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi » (Jean 6, 15). Il va fuir cette foule pour se retrouver seul… mais il ne le peut pas… la foule le rattrape et va venir un grand enseignement, relaté au chapitre 6 de saint Jean : « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés » (verset 26).
Jésus veut les initier au vrai pain qui est le Seigneur, comme la manne avait été le vrai pain donné par Dieu, à un moment de pénurie alimentaire au désert. Ici il veut leur faire désirer manger le pain spirituel, pas le pain physique : « Travaillez, non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure, jusque dans la vie éternelle » (verset 27)
Jésus le Fils du Père est le Pain de vie
Le mot ‘travailler’ est fort ! Il indique une volonté, comme un musicien pourra dire ‘je travaille ma passion’. Ce musicien fera tout pour elle, pour connaître des moments de beauté. Quid de la vie spirituelle ? C’est la même chose ! Ce n’est pas ‘cool’, c’est une montée avec ses moments de lumière, de doute, de chutes : « Il est étroit le chemin de la vie, il est large le chemin qui mène à la perdition » (Matthieu 7, 13-14). Devenir un être habité par le Christ demande à se reprendre sans arrêt, ne pas laisser travailler en soi ses défauts, ses tristesses, ses doutes, ne pas se laisser aller à n’importe quel désir… c’est vouloir conduire sa vie comme une ascension vers le haut, une purification du cœur et une union d’amitié intérieure avec le Maître : « Je ne vous appelle des serviteurs, je vous appelle des amis ». Pour cela, il faut nourrir son cœur… de ce qui nourrit vraiment et non de ce qui empoisonne. Il faut boire à ce qui désaltère vraiment (à la source d’eau vive) et non d’une eau sale !
A la fin de cet enseignement, Jésus dit : « Moi je suis le pain de la vie. Celui qui croit en moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif » (verset 35). La nourriture ici n’est pas que son enseignement, c’est l’amitié pour la personne divine qu’il est, le Fils du Père. C’est ce que les juifs, ses contemporains, ne comprendront pas… ils le quitteront, car pour eux c’est impossible qu’un homme, aussi saint soit-il, puisse être le Pain de vie. Pourtant, c’est là notre ‘ADN’ de chrétien : Jésus le Fils du Père est le Pain de vie ! Laissons-nous travailler par sa personne !
P. Jean Michel Moysan