Nous ne sommes plus habitués aux rois, sinon dans les fastes (enterrement de la Reine Elisabeth), mais ils paraissent loin de la vie réelle.
souviens toi de moi....
Or Jésus est un vrai Roi (spirituel), régnant sur la mort (il est ressuscité), sur le mal, sur la haine (par sa Passion).
Le roi pour un juif du 1er siècle, c’est d’abord la figure du grand roi David, dont la mémoire s’était gardée, intacte dans le peuple : c’était celui qui a lutté contre Goliath et en a été vainqueur, ce fut le stratège militaire qui a soumis des peuples comme les Philistins, ce fut celui qu’on a été chercher à Hébron (près de Jérusalem) pour rassembler les 12 tribus d’Israël en un peuple stable. Bref, il sauve ! Et le roi est donné par Dieu, théologiquement parlant et la prière pour le roi est celle-ci : « Dieu donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. »
Pour les premiers disciples, la figure du roi allait bien à Jésus. Pour la foule, ce serait bien qu’il règne et boute les Romains dehors. « On le cherchait pour le faire Roi »… mais Jésus a senti là un piège… ce n’est pas, cela, la vraie royauté.
Pourtant l’inscription mise sur la croix (une moquerie) dit bien la vérité pour les chrétiens : ‘celui-ci est le Roi des Juifs ». Ses condamnateurs disent la vérité sans le savoir : c’est bien lui notre Roi ! En quoi ? C’est le bon larron qui dit tout sur ce point ! Qu’a-t-il ‘vu’ dans la manière de Jésus de vivre sa mort pour arriver à lui : « Souviens toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ? »
les yeux fixés sur son Dieu
Il a vu un homme silencieux, qui n’était pas dans la haine : «Il n’ouvrait pas la bouche » (Isaïe 53). Il aurait pu cent fois voué ses bourreaux à l’enfer : « Insulté, il ne répondait pas » (Isaïe 53)… mais surtout, il est innocent : « Pour nous, c’est juste, mais lui, il n’a rien fait », dit le bon larron. Et il est là, innocent parmi les coupables… partageant leurs conditions, laissant venir sur lui la méchanceté des hommes… et continuant à aimer, à croire en Dieu son Père… le bon larron a vu cela. Quand une personne se convertit, c’est qu’elle ‘voit’ quelque chose qui se révèle et qui l’attire ! Quoi ? La sainteté chez Jésus : ce dernier continue à garder les yeux fixés sur son Dieu, continuant à aimer ‘au milieu de la fournaise’. Et c’est cet amour qui sauve ce voleur, qui le fait se convertir à Dieu le Père. Le ‘mauvais larron’ ne fait pas ce chemin, il reste dans la haine.
Jésus est vraiment Roi, car il domine le mal, la haine, l’injure, et la mort elle-même. Contemplons ce combat de Jésus contre les forces de mort où il est déjà vainqueur sur la croix ! Que Jésus soit Roi sur nos âmes !
P. Jean Michel Moysan