Cette citation de la Bible est tirée du récit du massacre des enfants (Evangile selon Saint Matthieu chapitre 2) lorsque Hérode, voulant supprimer Jésus enfant qu’il jalousait (car promis à être le Messie), « envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants jusqu’à 2 ans » (verset 16).
La Bible a gardé mémoire de ce massacre. C’était des enfants, supprimés au hasard des villages, par la folie meurtrière d’un homme, Hérode. Ces enfants sont devenus des Saints innocents sans le vouloir, solidaires de ce Christ qui mourra 30 plus tard, en croix, innocent lui aussi. Ils sont Saints, car ils sont la pureté même, conduits par les anges dans la lumière de la résurrection.
inconsolables
Que peut-on dire des 39 enfants et de leur maîtresse commémorés aujourd’hui ? Leurs parents ont dû être inconsolables comme Rachel, en colère sûrement, contre la guerre, contre les auteurs du bombardement, contre Dieu peut-être qui a laissé faire cela ! Ils ont perdu celui ou celle qu’ils ont mis au monde. Il y a là une blessure qui reste dans les familles, dans la ville, même à 80 ans de distance. Que faire spirituellement parlant ? Se fermer sur le chagrin ou se rouvrir à la Vie ?
une place très proche du divin
Dans les Evangiles, les enfants ont une place très proche du divin. Un jour, les disciples de Jésus veulent écarter les mamans souhaitant faire bénir leurs enfants, Jésus se fâche et dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ». Il nous faut laisser la mémoire de ces enfants habiter notre intériorité, une mémoire non repliée, mais ouverte, regardant devant, les remettant à Dieu, si on est chrétien : ‘Seigneur, voici tes enfants, nous te les remettons, reçois-les dans ton royaume’.
Où sont-ils ? Sont-ils perdus dans le néant ? Pour la foi chrétienne, chacun d’eux est une personne unique, même après sa mort. Dans un autre passage sur les enfants, Jésus dit : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. »
les anges de ces petits voient la face de Dieu et ils en rayonnent…
Et aujourd’hui, les anges de ces petits voient la face de Dieu et ils en rayonnent… il faut leur demander de leur lumière pour les jours sombres, dans cette Communion des saints, où ils ont la tâche de soutenir la famille qui est sur terre, bref de les aimer.
De plus, que cette mémoire nous aide à changer, à murir en tolérance, en pureté de regard, comme le dit encore Jésus appelant un petit enfant et le plaçant au milieu : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux. »
P. Jean Michel Moysan