Saint Augustin (354-430) priait ainsi : «J’ai voulu avoir l’intelligence de ce que je crois Seigneur autant que j’ai pu; autant que tu m’as donné la force, je t’ai cherché. »
L’injonction à être intelligent dans sa foi pour pouvoir en rendre compte devrait nous solliciter beaucoup. Nous souhaitons être intelligent dans les problèmes sociaux, dans l’élucidation psychologique de nous-mêmes et dans le domaine de la foi, nous capitulons ! Comme si arrivant aux portes de Dieu, l’activité de l’intelligence devait cesser... Dieu, c’est un mystère dit-on ! Ou ‘la foi n’est pas l’adhésion à des doctrines, mais elle est confiance’ et on cale !
désirer connaître la vérité
L’Eglise invite à être intelligent dans sa foi : « LA FOI ET LA RAISON sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité. C'est Dieu qui a mis au cœur de l'homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L'aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même» (Jean-Paul II, fides et ratio, introduction).
Pour cela, il faut être curieux ! L’intelligence naît d’un désir de comprendre : « L’homme par nature recherche la vérité » (Jean-Paul II, fides et ratio § 33). N’éteignons pas notre désir de ‘comprendre Dieu’ et de nous cogner à des questions autour de Dieu !
oser poser des questions
Par où faut-il commencer ? En osant poser des questions : « La vérité se présente initialement à l'homme sous une forme interrogative : la vie a-t-elle un sens ? Quel est son but ? » (Jean Paul II, fides et ratio). Cela veut dire : oser faire venir des questions sur le malheur et les souffrances, sur le pourquoi spirituel de tout cela !
Il faudrait rajouter : oser poser des questions aux textes de l’Ecriture (pourquoi Jésus dit-il cela), à la confession de foi de l’Eglise (quel sens à la virginité de Marie, la résurrection de la chair ?)… Ceci ne signifie pas produire un doute permanent, mais interroger, aller plus loin, connaître la vérité qu’est le Christ : « Je suis la voie, la vérité et la vie ». Et pour cela, faire confiance à l’Eglise : « En tant que vitale et essentielle pour son existence, cette vérité est atteinte non seulement par une voie rationnelle, mais aussi par l'abandon confiant à d'autres personnes, qui peuvent garantir la certitude et l'authenticité de la vérité même .» (Jean-Paul II, Fides et ratio)
Rendre raison de notre foi demande de rechercher soi-même le vrai et ainsi devenir libre dans le dialogue (« la vérité vous rendra libres »)! Mais « faites-le avec douceur et respect » (1 Pi 3, 16)
P. Jean Michel Moysan, curé