« Jésus vint vers eux en marchant sur la mer » (Matthieu 14, 25)

 


 La mer a en elle des monstres, dont Léviathan. Cette symbolique du mal est prégnante dans les textes bibliques. Dieu un jour les vaincra ! Le prophète Isaïe le clame : « Ce jour-là, le Seigneur châtiera de son épée dure et grande et forte, Léviathan, le serpent fuyard, Léviathan, le serpent tortueux ; il tuera le dragon de la mer » (Isaïe, 27, 1) Et Job douloureux, dans la force poétique clame la foi en Dieu maître de l’univers : « Par sa force il soulève la mer, Par son intelligence il en brise l'orgueil. » (Job 26, 12)…  Le Psalmiste n’est pas en reste : « C'est toi qui maîtrises l'orgueil de la mer ; quand ses flots se soulèvent, c'est toi qui les apaises. » (psaumes 88, 10)

 

Le travail de Dieu, son objectif est de maîtriser les forces de mort et du mal, de les attacher (au fond de la mer) et de les vaincre.  Et ainsi il envoie son Fils, Jésus qui déjà pendant sa vie, fait des exorcismes (il envoie les porcs dans la mer), ressuscite Lazare, guérit les maladies, bref marche sur les forces de mort en présence ! … comme on marche sur un ennemi pour le vaincre. Lui-même en subira les frais et prendra le mal et le péché sur lui, l’assumera avec beaucoup de foi et alors Dieu le Père le ressuscitera. Le voilà, Jésus ressuscité, marchant sur la mer définitivement  ! 


Voilà une première source de sens possible pour accueillir ce texte sans le rejeter d’emblée. Le deuxième est celui-ci : le disciple a aussi en lui la puissance (spirituelle) pour marcher sur les eaux, et donc le mal… Pierre demande : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (verset 28). Le Seigneur lui dit : « viens » ! Il a confiance au début, mais il a peur ensuite ! quand nous commençons à croire, nous sommes fringants ! peut-être les coups reçus, les inimitiés, les paroles destructrices nous font paniquer et le sol de nos certitudes de foi en Jésus se dérobe… Pierre n’a pas marché en regardant sans cesse Jésus. C’est ce qui l’a perdu.

Dans nos vies troublées, ne cessons pas de regarder vers Jésus : « Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre. Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. » (psaume 33, 5)

 

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé

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