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« Frères, soyez toujours dans la joie » (1 Th 5, 16)

Partons de ce qu’est la rencontre intime du Christ dans une vie. Quand on la fait, une exultation intérieure vient, une libération de la tristesse, comme une promesses après un exil lointain :  « Ils auront l’âme comme un jardin tout irrigué ; ils verront la fin de leur détresse. La jeune fille se réjouit, elle danse ; jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble ! Je change leur deuil en joie, les réjouis, les console après la peine. », dit Jérémie des israélites au retour d’Exil (Jérémie, 31, 12)… Mais cette expérience Dieu où la joie revient après l’épreuve est rare ! Dieu la donne quelquefois pour ressusciter en nous la vie ! Elle est un don ! heureux ceux qui la font périodiquement : elle est ‘consolation’. Demandons-la !

La plupart du temps, notre vie n’est pas euphorique : c’est le quotidien banal qui l’habite. Et si on ne fait pas attention, notre être naturel revient au galop : la joie d’un bon caractère pour certains et  la tristesse pour d’autres… et la foi s’absente avec son combat spirituel ! Or ici Saint Paul dit : « soyez toujours dans la joie ». Il y a ici un combat à faire pour la joie. Mais la joie est-elle une injonction ou un don ?

 

 

Ici, c’est une injonction avec la mention « toujours » ! Des gens traversant de grandes épreuves se poussent à procurer de la joie autour d’eux ! Et cela ne parait pas faux !  il y aurait de quoi s’effondrer, mais un brin d’humour vient, une tendresse se déploie, un sourire plein de vie est là. Et la paix déploie sa douceur! Saint Thomas more, un  saint anglais du XVIème siècle écrivait ceci : « On me reproche de mêler boutades, facéties et joyeux propos aux sujets les plus graves. Avec Horace, j’estime qu’on peut dire la vérité en riant. Sans doute aussi convient-il mieux au laïc que je suis de transmettre sa pensée sur un mode allègre et enjoué, plutôt que sur le mode sérieux et solennel, à la façon des prédicateurs. » (Saint Thomas More – L’utopie)

 

Ne laissons pas la tristesse envahir nos vies ! comment ? Un secret : installer son cœur dans la louange et non dans l’amertume ! « rendez grâce en toute circonstance… n’éteignez pas l’Esprit… que le Dieu de la paix vous sanctifie » (1 th 5,18)… un long chemin de sanctification, mais quel bonheur !

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé