La maladie exclut. Tomber malade, c’est bien ‘tomber’… une chute hors de la frénésie des activités, du monde qui court ! on est là cloué au lit, impuissant : progressivement plus personne ne vient nous voir ! la maladie exclut de la vie relationnelle : combien de personnes vous fuient quand ils savent que vous êtes malade gravement. La maladie exclut de la vie de la communauté chrétienne : qui s’est aperçu que vous n’étiez plus à la messe depuis 6 mois du fait d’une hospitalisation ? la maladie est un obstacle à la vie spirituelle : « je n’arrive plus à prier… je ne ressens rien Dieu s’est éloigné de moi ! »
L’impureté du lépreux décrite dans Lévitique (ch. 13) est la même qu’au temps de Jésus : ils sont exclus de la communauté priante et sociale. Seule la guérison peut réintégrer (« va te montrer au prêtre (que tu es guéri !) »). Mais si la guérison n’est pas là, pas de réintégration ! Donc vers qui crier pour demander la guérison et être réintégré ? Vers Jésus ! « Un lépreux vint auprès de Jésus, il le supplia et tombant à genoux » (marc 1, 41) Venir auprès de Jésus et tomber à genoux, c’est le geste désespéré de celui qui confie tout à Dieu, y compris ses maladies, car il est si fragilisé que Dieu seul peut ‘faire quelque chose’ : ‘la maladie me colle à la peau’ : « si tu le veux, tu peux me purifier ! », prie le malade (verset 40). Et Jésus répond : « Je le veux, sois purifié » (Marc 1, 41). Il est guéri et la guérison le met en joie : il s’est mis à genoux et la grâce de Dieu (qui sauve) est venue. (Verset 45)
Jésus le Fils de Dieu enlève les obstacles : « ne soyez un obstacle pour personne », nous dit saint Paul ! Le combat spirituel d’une communauté chrétienne est au moins de ne pas l’augmenter, mais d’être figure du Christ qui est plein de compassion (marc 1, 41) et console l’âme esseulée !
Un évènement de la vie de saint Paul l’illustre. Ce dernier, malade, se rend pour la 1ère fois chez les Galates et il leur écrit par la suite : « et l’épreuve qu’était pour vous ce corps malade, vous ne l’avez pas repoussée avec dégoût, mais vous m’avez accueilli comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus lui-même. » (Galates, 4, 14). Ne soyons pas un obstacle pour les malades, mais accueillons-les comme des ‘anges de Dieu’ !
+Père Jean-Michel MOYSAN, Curé