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« Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance… et il est devenu la cause du Salut éternel » (Hébreux 5, 8-9)

La souffrance, on ne la choisit pas ! elle vient doucement ou bruyamment dans le cours d’une vie comme une grosse épine qui vient nous brûler et nous fait avoir mal… Il faut faire avec. Peut-être, vaudrait-il mieux se taire, comme le disait le Cardinal Veuillot, (1913-1968) en fin de vie : « Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Moi-même, j’en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n’en rien dire ; nous ignorons ce qu’elle est, et j’en ai pleuré. » 

Mais il faut bien que nous, les prêtres, nous en parlions parce qu’il nous faut parler du Christ, Messie ‘Crucifié’… Mais ce n’est pas de notre souffrance dont il faut parler, mais de celle du Christ, car elle est pour nous ‘cause du salut éternel’. En quoi ? parce que dans notre vie, la souffrance peut-être lieu d’apprentissage d’une Renaissance comme elle l’a été pour Jésus…Le Christ ‘apprit’ par ses souffrances, dit l’Epitre aux Hébreux.

Qu’a-t-il appris, Jésus ? « L’obéissance » ! terme sentant le soufre ! Or l’obéissance, c’est ceci : Jésus a appris à tout remettre  Dieu et à le laisser conduire sa vie : « Père que ta volonté soit faite ! » La souffrance lui a ouvert le chemin de la Confiance absolue. Et Dieu le Père y a conduit son Fils, Jésus !

La souffrance vécue dans la Foi en Dieu travaille l’âme au plus profond comme une Parole de Dieu sur nous : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles… » (Hébreux 4, 12). Par sa souffrance dépouillante, Jésus est devenu Fils encore davantage. Il est donc sauvé éternellement… Et cela il l’a appris ! c’est pourquoi Dieu le ressuscite ! Si nous vivons ‘en Jésus’ nos souffrances, nous serons écartelés comme lui, mais nous revivrons … voilà notre salut éternel !

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé