Dans les premiers siècles de l’Eglise, des ermites s’installèrent sur le Mont Carmel souhaitent vivre une vie de contemplation et de prière. En 1209, ils demandent à l’évêque Albert de Jérusalem de leur donner une règle rigoureuse imposant la solitude et la pauvreté pour les Carmes et les Carmélites. Ce qui fut fait. Dans un premier temps, l'appellation de l'ordre fut celui de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel. L’ordre était né, sans fondateur propre, sinon le prophète Elie, davantage inspirateur que fondateur.
De nombreuses fondations de Carmel naquirent en Europe. Au XVIème siècle, une réforme eut lieu en Espagne chez les Carmélites à l’initiative de Térèsa de Avila (1515-1582), désirant retrouver la règle primitive, au vu de nombreux relâchements constatés: vie centrée sur la prière, clôture stricte, petit nombre... Tout était centré sur Dieu : « Que rien ne te trouble Que rien ne t’épouvante Tout passe, Dieu ne change pas. La patience triomphe de tout. Celui qui possède Dieu Ne manque de rien. Dieu seul suffit ! » Leur finalité : prier pour l’Eglise en but alors à des crises profondes (naissance du protestantisme). Chez les hommes, la réforme sera faite par Saint Jean de la Croix (1542-1591). Les deux branches formeront le Carmel ‘déchaussé’.
La réforme du Carmel féminin arrivera en France en 1604. le Cardinal Pierre de Bérulle à l’aide de Sœur Anne de Saint Barthélémy, secrétaire de Ste Thérèse d’Avila, fonde le premier carmel déchaussé en France, où cet ordre connaît rapidement un très grand succès (74 carmels féminins et 67 couvents de Carmes réformés sont présents à la fin du XVIIème siècle, contre seulement 6 couvents de carmélites non réformées). 20 ans après, en 1624, un couvent du Carmel réformé est fondé à Morlaix, par Pierre de Bérulle, à la demande de la ville de Morlaix, après de multiples tergiversations aussi politiques que religieuses. Lieu de vie contemplative dans notre cité, il traversera la période révolutionnaire, et la renaissance au XIXème. Il reste aujourd’hui le seul Carmel présent en Bretagne. Longue vie pour ce lieu de prière !
+ Père Jean-Michel Moysan, curé