· 

« Nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps » (2 Co 5, 6)

C’est un sacrement pour le corps diminué, souffrant, peut-être renfermé sur lui-même, n’en pouvant plus. Quand la vieillesse vient avec son lot de pertes, des forces déclinent, beaucoup hurlent contre ce corps si pénible. Il y a besoin d’une venue de Dieu dans ce combat spirituel contre le désespoir !

Le combat spirituel, c’est l’acte de se battre ‘spirituellement’ par la confiance en Dieu, comme dit Saint Paul « nous gardons toujours confiance » ! Quand il dit cela, il mesure que Dieu est éprouvé comme lointain ! car la souffrance, la diminution du corps épluche l’âme, la dénude, augmente la distance entre nous et Lui : « Nous demeurons loin du Seigneur ». Nous avons beau nous dire que Dieu est proche du malade, c’est l’inverse qui est vécu. C’est l’expérience commune !

Dans la maladie ou la vieillesse, est proposée l’onction des malades. C’est un sacrement, comme le baptême ou l’eucharistie… Ce geste sur les malades a la puissance d’un sacrement ! Qu’est-ce qu’un sacrement ? « le sacrement est le signe visible d’une grâce invisible, institué pour notre sanctification » (Saint Augustin).

Quand les mains du prêtre se poseront sur les personnes et qu’elles feront sur elles l’onction avec l’huile des malades, l’invisible de la Grâce du Christ vivant viendra sur eux. Le Christ touchera leur être marqué par la maladie, rendra la confiance pour une opération chirurgicale à venir, aidera une vieillesse difficile. Et s’ils le reçoivent dans la foi en Jésus, un travail de métamorphose se fera alors.

Quelle métamorphose ? Dieu viendra habiter en eux : “Ne crains pas : je suis avec toi ; ne sois pas troublé : je suis ton Dieu. Je t'affermis ; oui, je t'aide, je te soutiens de ma main victorieuse. ” (Esaïe 41,10) ; Dieu enlèvera la désespérance : “Il envoie sa parole, il les guérit, il arrache leur vie à la fosse.” (Ps 106, 20). Dieu leur apprendra l’amour pour Dieu et ainsi la purification de l’âme : « Ne te complais pas dans ta sagesse, crains le Seigneur, écarte-toi du mal ! Voilà le traitement pour ton corps, l’élixir pour tes os. » (Proverbes 3, 7) Et dans la fragilité est donnée une force : « C’est dans la faiblesse que je suis fort » (2 Co 12, 10), dit Saint Paul. Que la communauté chrétienne prie pour ses membres les plus fragiles et les entoure !

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé