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Le don du pain vivant

 Dans la première lecture, c’est la plainte des Hébreux : « il nous a fait sortir d’Égypte pour nous faire mourir dans le désert, là où il n’y a rien à manger » regrettant les marmites de viandes et les moments où ils mangeaient à satiété. Mon frère, ma sœur, le pain de vie c’est Dieu lui-même. La nourriture de l’âme et aussi du corps, puisque le corps est soutenu par l’âme qui est principe de vie ; C’est la manne nouvelle que Dieu propose à ses enfants pour qu’ils vivent ; C’est la présence réelle et permanente qui fait dire à Jésus, qu’il est là parmi nous, jusqu’à la fin du monde. En disant à la foule « Je suis le pain de vie qui est descendu du ciel, Jésus veut dire que Dieu l’a envoyé sur la terre, pour nous donner la vie qui vient de Dieu. Sans pain, il est impossible de vivre sans Christ.

 

Dans la bible, le pain symbolise donc le crucifié, la chair de Dieu brisée pour le salut des hommes ; comme Jésus lui-même l’explique au cours de la Cène, son dernier repas « Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant : Prenez, ceci est mon corps ».

Le Fils de Dieu suit le même chemin. Il est Dieu né de Dieu, lumière né de la lumière, venue en ce monde pour éclairer tous les hommes. C’est pourquoi il est choqué de voir que la foule qui le cherche n’a pas encore compris qui il était. Face à ces malentendus, Jésus choisi de passer vers ‘’l’autre rive’’. On peut dire qu’il quitte la rive des seules nourritures terrestres ; il se rend vers celle des nourritures spirituelles. Bien sûr, il ne va pas mépriser les biens de la terre. N ‘oublions pas qu’il vient de nourrir une foule affamée. Il aimerait que l’on aille au-delà de ce seul désir. Passer sur ‘’l’autre rive’’, c’est renoncer à la facilité ; c’est se mettre sur le chemin que Dieu nous montre, c’est cette raison que Jésus Christ décide de se retirer loin de la foule. Son intention est de rejoindre le Père dans le silence et la prière.

 Ces foules sont également passées vers l’autre rive. Elles ont trouvé Jésus, mais il y a un grave malentendu. Tous ces gens ne pensent qu’à la nourriture corporelle. C’est alors que Jésus leur recommande de travailler « pour la nourriture » qui se garde jusque

dans la vie éternelle. Il leur annonce un pain venu du ciel. Le Seigneur en invitant la foule au pain de vie, nous invite aussi à cette nourriture spirituelle. Il nous prend comme les Hébreux au désert, à Capharnaüm du 21eme siècle. Les Hébreux comme nous

chrétiens d’aujourd’hui, ont besoin d’être redynamisé, arrosé, pour que la foi ne sommeille pas en nous jusqu’à devenir stérile, inutile. Mon frère, ma sœur, tu es baptisé c’est vrai, mais ta vie peut rendre inutile ta renaissance spirituelle baptismale. Nous devons réveiller en nous la grâce, le don que Dieu a déposé en nous. Nous avons

besoin de cette redynamisation de nos vies. Nous avons reçu dans les sacrements, tous ce qu’il faut pour être sauvé. Nous avons reçu, l’arsenal du Saint Esprit, pour être des

témoins du Christ. Malheureusement ses grâces dorment parfois en nous et progressivement, nous risquons de devenir plus tard des chrétiens vides intérieurement. Nous avons besoin du réveil spirituel personnel dans nos vies communautaires, familiales, pour être des témoins dynamiques, vaillants de Jésus, pain vivant descendu du ciel.

 

Abbé Flavien Alou KIATTI