C’est la vengeance de Dieu, la revanche de Dieu…. Il va vous sauver ! (Isaïe 35, 4)

Ce passage a été écrit pendant l’exil des israelites à Babylone (587– 538 avant JC) où l’homme de Dieu est auprès des exilés et ‘voit’ venir un jour la libération et le retour à Jérusalem. Le mot ‘vengeance’ ici désigne une facette de l’activité de Dieu dans les premiers textes de la bible. Dieu effectivement se venge dans l’Ancien testament. Un exemple parmi des dizaines de textes plus anciens : dans le livre de Nahum : «PROCLAMATION sur Ninive…Un Dieu jaloux et vengeur, tel est le Seigneur ! Il se venge, le Seigneur, il est empli de fureur ! Le Seigneur se venge de ses adversaires, lui, il garde rancune à ses ennemis. Le Seigneur est lent à la colère, et sa puissance est grande, mais il ne laisse absolument rien d’impuni, lui, le Seigneur. »

Or chez Isaïe, ce vocabulaire est retourné en positif : la vengeance n’est pas la punition, c’est le salut ! Dieu viendra libérer le peuple du joug de Babylone ! la vengeance devient une revanche d’amour chez Dieu… la compréhension de Dieu change, évolue, même dans l’ancien testament. Dans le Nouveau testament, se dévoilera encore autre chose : « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, on pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jean 3, 17) Jésus va donc guérir, ressusciter les morts, exorciser, recevoir dans sa compassion tout ce qui viennent, y compris les pécheurs publics. Jésus n’est pas naïf sur le péché, mais il va vers les personnes sans les condamner, mais pour les sauver.

Cette attitude est capitale pour nous : avoir un discernement juste au nom de l’évangile sur les mœurs ‘nouvelles’ ou des pratiques tordues d’une société et ensuite avoir beaucoup d’espérance pour elle, pour notre culture française… Dehors le Dieu vengeur ! car « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. » (1 Th 4, 13), dit saint Paul… la revanche de Dieu, c’est l’Espérance de Vie éternelle pour tous : « L’espérance est cette capacité de croire au-delà des raisonnements humains…; de croire en l’impossible. Mais c’est un chemin difficile ! Abraham crie son découragement et sa peine à garder confiance, afin que Dieu le soutienne dans son espérance.

L’espérance n’est pas une certitude qui mettrait à l’abri du doute ou de la perplexité, elle ne dispense pas de voir la dure réalité, ni d’en accepter les contradictions. Dans la nuit, Dieu maintient sa promesse. » (Pape François)

 

+ Père Jean-Michel MOYSAN, curé