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Il se mit à crier : "Fils de David, Jésus, prends pitié de moi." (Marc,10, 47)

 Et l’aveugle crie… quand avons-nous crié vers Dieu pour la dernière fois ? Car seul ce cri a amené Jésus à s’intéresser à lui : « appelez le », dit-il. Dans la prière, il ne s’agit pas de chuchoter, de dire poliment ses souffrances à Dieu, mais de crier… car « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » psaume (34, 7) ;  « Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris. » (Psaume 34, 16). Le fond de l’âme douloureuse crie en silence de toutes façons… pourquoi ne pas crier vers Dieu avec ce mal-être ? la confession de foi dit que le cri vers Jésus est chargé d’Espérance de résurrection : « J’ai crié à lui de ma bouche, et ma langue a célébré sa louange » (Ps 66:17)

La foi nous invite à crier, même si « beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire ». La souffrance gène ! mais l’aveugle crie de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi » et là Jésus vient et il dit : « appelez-le » ! Et la foule si versatile retourne sa veste et dit : « confiance, lève toi, il t’appelle »

Cela me fait réfléchir, moi prêtre. Si je tiens la place du Christ dans la communauté, mon ministère de guérison (c’en est un !) consistera à remarquer les personnes en souffrances criantes, à les appeler à aller au Christ (‘appelez le’), mais aussi d’aider la communauté à ne pas les rabrouer. C’est la tâche de la communauté chrétienne : présenter les malades à Jésus en stimulant leur confiance, et donc à la amener à l’Eglise (au prêtre) pour que par lui, Jésus les guérisse.

Jésus continue « que veux-tu que je fasse pour toi ?» Sans désir de guérison, il n’y a pas de guérison.

Sans la prière de désir, rien ne se passera : car on n’y croit pas au fond, tellement on est enfermé sur soi ! et la réponse du désir est là: « Rabbouni, que je voie ! »…  et il voit ! Mystère de la puissance de Dieu dans l’impossible !  Cette foule a grandi dans cet évènement, comme notre Eglise, ensemble de prières vivantes, grandit quand elle repère ses propres malades, les présentant à Jésus en priant fermement Jésus pour leur guérison : « confiance, lève toi, il t’appelle ». Quelle conversion à faire !

 

+ Père Jean-Michel MOYSAN, curé