dénombrer. La fête de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui sont vêtus de vêtements blancs et qui se tiennent devant Dieu. Dieu seul est saint nous dit la Bible et nous fêtons ceux qui participent à la sainteté même de Dieu.
Alors, sommes nous des saints ? Sommes nous en chemin vers la sainteté ? La sainteté est-elle pour nous ? Participons nous à la sainteté du Dieu trois fois saint ?
Cette fête nous concerne-t-elle ?
Le paradoxe est que cette fête des vivants se confond dans notre foi avec celle des défunts qui est pourtant célébrée le lendemain. Mais cela n’est pas si paradoxal car les textes de ce jour nous parlent de mort pour nous dire la vie. C’est tout le sens des Béatitudes : heureux celui qui meurt à lui-même pour accueillir en lui la vie et la sainteté de Dieu. C’est mourir à la richesse en acceptant d’être pauvre. C’est mourir à sa violence en se faisant doux. C’est mourir à l’injustice en étant juste. C’est mourir à la guerre en étant artisan de paix. C’est mourir au ressentiment et à la haine en se faisant miséricordieux. C’est mourir à la vengeance et à la spirale de la violence en se laissant insulter.
Le martyre est ainsi à vivre au quotidien dans le chant des béatitudes qui nous indique le chemin de la vie à travers la mort au péché. Dans les Béatitudes, nous retrouvons les deux composantes de l’alliance : la malédiction et la bénédiction, mais les deux en Christ se confondent pour ne faire qu’un : la Béatitude.
Celui qui accepte de mourir à lui-même dans la justice de Dieu peut alors vivre de la vie même de Dieu dans l’amour.
L’amour est le signe de la sainteté de Dieu et le signe que nous participons à cette sainteté. C’est l’amour des parents qui donnent tout à leurs enfants. C’est l’amour des époux qui se donnent l’un à l’autre. C’est l’amour qui nous lie à nos frères chaque fois que nous les faisons passer avant notre égoïsme et notre orgueil.
P. Damien Stampers, prêtre du diocèse de Blois