On se croirait dans un temps ‘apocalyptique’ ! elles sont effrayantes les paroles de Jésus… est-il en train de nous prédire la fin du monde et la venue de catastrophes qui nous engloutiront tous ? que signifient exactement ces textes ?
Tout ce chapitre 13 de Saint Marc, est fait de la même veine... du Temple de Jérusalem, il ne restera pas pierre sur pierre… il y aura des guerres et des soulèvements sans compter les persécutions ! « l’abomination de la désolation » s’installera partout… il y aura de la détresse tel qu’il n’y en pas eu depuis la fondation du monde... le soleil s’obscurcira…
Interprétons… notre histoire actuelle connait des catastrophes, soit naturelles, soit issus de la perversité morale des hommes, des guerres, des populations soumises à la famine… le soleil des valeurs humanistes s’obscurcit dans nos sociétés, les étoiles qui brillaient au firmament, ces grands hommes d’action, des personnalités politiques et religieuses ne brillent plus.
Les malheurs personnels que nous vivons, c’est souvent la fin d’un monde (pas la fin ultime du monde)... tout s’écroule :divorce, décès difficile, mise au chômage, maladie grave, approche de sa propre mort. Bref ! c’est la fin d’un monde… toutes les sécurités, les valeurs qui brillaient, tout s’obscurcit… que faire ?
C’est après avoir mis cela en lumière ces évènements que Jésus dit : « lorsque vous verrez cela arriver, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte » (verset 29) et quelques versets plus haut, « Alors on verra le Fils de l’Homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire » (Marc 13, 26). Que signifient ces phrases ?
Si nous sommes chrétiens, dans ce dépouillement, dans cette fragilité, il nous faut croire que notre histoire n’est pas finie, que le Fils de l’homme est en train de se rapprocher de nous, ‘avec puissance’… et il nous faut l’attendre, car Jésus nous dit qu’il viendra (‘on verra le Fils de l’homme venir…’)…. La credo le dit : « il viendra pour juger les vivants et les morts » Il viendra, si nous l’accueillons, renouer avec nous une relation qui s’était distancée, nous purifier, nous montrer notre péché peut-être, et surtout il viendra nous sauver, nous faire entrer dans sa résurrection: « je ne suis pas venu condamner, mais sauver » ou « je suis venu pour qu’ils aient la vie » (Jn 10, 10). C’est cette foi qui est centrale : dans le tragique de nos temps personnels comme dans la fin du monde, nous découvrons l’éphémère et la nécessité de nous appuyer sur du solide : « le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas »
Il nous faut donc être vigilant et discerner les signes de ces moments : « quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connait » (verset 32)… et s’appuyer sur Lui.
+ Père Jean-Michel MOYSAN, curé