Néhémie est le gouverneur ! il tenait tellement à son pays (Jérusalem) qu’il a demandé au roi de Babylone (Artaxerès 1 er ) où il était exilé de revenir rebâtir les remparts de la ville de Jérusalem… Le Roi le lui a permis et il est revenu… Joie pour lui… mais il trouve des oppositions dures dans le peuple, car la population avait changé et le retour d’exil de Babylone (vers 530 avant JC) s’était mal passé ! la joie avait cédé aux conflits avec les locaux restés sur place… le Temple avait été rebâti, mais l’unité du peuple était en miettes… comment refaire une unité avec une foi commune !
Néhémie convoque le peuple à une grande liturgie : « Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre. » (verset 5) . Les livres de la Loi seront lus, c’est-à-dire les récits de Dieu s’alliant à son peuple (Abraham) le sauvant (Moïse d’Egypte), lui donnant la Loi et l’unifiant politiquement… cette foi avait faibli !
Cela se passe ainsi à la messe aujourd’hui… quand le lecteur ou le prêtre lit un passage de la Bible, il faut l’entendre comme la Parole qui vient de Dieu… et il nous faut nous prosterner pour l’écouter…
Saint Paul le dit : « quand vous avez reçu la Parole de Dieu… vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. » (1 Thessaloniciens, 2, 13).
C’est à cette condition seulement que la Bible portera des fruits en nous…
Revenons à Néhémie… Esdras lit un passage : « puis les lévites traduisaient, donnaient le sens et l’on pouvait comprendre » (verset 8). Pourquoi ? Ecrit en Hébreu, le texte n’est plus compris, car la langue du pays a changé entre temps ! Il faut donc traduire et surtout expliquer !
Et quand ils comprennent, ils pleurent ! pourquoi ? car ils découvrent que « le Seigneur est votre rempart » depuis toujours ! Il est là présent depuis tout le temps, alors qu’ils l’avaient oublié, qu’ils s’était détournés, que le péché habitait le cœur et leurs paroles… Or Dieu, lui, est fidèle ! et c’est la joie ! Néhémie le proclame : « ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu, ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas »
Si vous venez à la messe fatigués, désespérés, pécheurs peut-être… écoutez la Parole de Dieu ! Vous redécouvrirez que Dieu est fidèle, présent, même si vous l’avez oublié… et la Parole de Dieu fera son travail de consolation… et en communiant, vous vous relierez à Lui ! La Joie reviendra !
+ P. Jean-Michel MOYSAN, curé