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« Des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer » (luc 13, 3)

On rapporte au Maître un fait effroyable de victimes innocentes massacrées par Pilate (en réponse à une rébellion ? ), victimes civiles d’un conflit de puissants. « Maître, réponds-nous, car ils n’ont rien fait de mal. On rapporte au Maître un fait effroyable de victimes innocentes massacrées par Pilate (en réponse à une rébellion ? ), victimes civiles d’un conflit de puissants. « Maître, réponds-nous, car ils n’ont rien fait de mal ? » disent-ils. Et l’effondrement de cette tour de Siloé faisant 18 morts… malheur venu d’un cataclysme naturel. « c’est injuste, Rabbi Jésus, ils ne sont pas responsables ! où est Dieu ? » Que va répondre le maître ? Ecoutons !

Sa réponse est rapide : « pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ! » On ne l’attendait pas ainsi !  J’avoue que les bras m’en tombent. J’aurais aimé que Jésus fasse un peu de théologie à partir de la question du malheur. J’aurais été consolé ! mais essayons de comprendre !

Les disciples qui rapportent l’évènement de Pilate sont épouvantés, glacés par la cruauté des hommes, victimes innocentes pris dans les filets de la violence. Ils peuvent un jour être touchés eux aussi… ils pourraient périr de la même manière, fragilisés par les évènements tragiques de la vie.

 

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière »

Un évènement tragique peut être le moment où certains se mettent à se rapprocher de Dieu apprenant à s’appuyer sur une base solide, ferme pour ne pas s’écrouler… la confession chrétienne du Christ ressuscité de la mort est une base solide. Que dit-elle ? Citons un texte : «  alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le  dénuement ? le danger ? le glaive ? Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie… ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains, 8, 35s)

Se convertir, c’est se tourner résolument vers Dieu. C’est regarder vers Jésus, vainqueur de la mort, en apprenant de Lui que le glaive qu’à brandi Pilate contre les Galiléens n’a pas le dernier mot : « Le Seigneur sauve le pauvre du glaive, de leur bouche et de leur main puissante. Alors le faible renaît à l’espoir et l’injustice se trouve muselée. » (Job 5, 15)

Quitter la foi, c’est devenir sans protection face au malheur, à la mort, c’est se retrouver seul, mourir de peur de l’avenir, de chagrin et peut-être glisser progressivement vers la mort. Laissons la foi en Dieu nous envahir comme Jésus lui l’innocent l’a fait quand il a subi la Croix. C’est par cette foi et cet Amour en Dieu le Père que ce même Père l’a ressuscité des morts le jour de Pâques !

 

+ Père Jean-Michel MOYSAN, curé