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Le Cloître-St Thégonnec
Pleyber-Christ
Plounéour-Ménez
Plourin-Lès-Morlaix - Eglise ND de Plourin
Sainte-Sève - Eglise de Saint Sève
Inventaire photographique (Pleyber, Le Cloître,
Plounéour-M.)
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Église |
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Église St Barnabé |
Fermée en dehors des offices |
dernier dimanche d'août |
Ci-contre, deux documents proposés par Denis Goasguen (denis.goasguen@wanadoo.fr) :
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Églises |
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Église St Pierre |
Tous les jours - 9h30-17h30 |
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Chapelle du Christ |
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3ème dimanche de septembre |
Toute l'info sur le site de l'association du Patrimoine religieux de Pleyber Christ:
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Abbaye du Relec |
Fermée |
15 août |
Église St Yves |
10h-18h de juin à sept. |
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(monographie réalisée par Denis Goasguen - 1994 - denis.goasguen@wanadoo.fr)
Comme c'est le cas pour beaucoup de paroisses bretonnes, l’église de Plouneour Menez forme, avec les différentes constructions qui l’entourent, un enclos paroissial.
Ces enclos, qui constituent depuis des siècles le « cœur » historique et le trésor architectural des paroisses, se composaient, lorsqu’ils étaient complets :
De l’enclos de Plouneour Menez, (autrefois complet), seuls subsistent aujourd’hui l’église, le calvaire, le mur d’enclos et l’arc de triomphe.
Le cimetière et l’ossuaire ont, en ce qui les concerne, disparu depuis de nombreuses années :
La date de construction du calvaire situé dans l’ancien cimetière est inscrite en intaille sur son socle (côté Est) : 1540.
Cette marque, petite par ses dimensions, est cependant d’un grand intérêt pour l’histoire de notre enclos, car elle fait de ce calvaire l’un des plus anciens datés de notre évêché.
Il est en cela comparable aux plus anciens répertoriés, qui sont par exemple, ceux de Pencran (1521) et de Sainte Marie du Menez Hom (1543).
Pour mémoire, nous pouvons également mentionner les dates de construction de ceux, bien connus, mais déjà un peu plus tardifs, de Guimiliau (1581) et de Saint Thégonnec (1610).
Le calvaire est ici réalisé en granit à « gros grains » et présente ses statues géminées suivant une orientation assez peu conforme à la tradition : le Christ est en effet aspecté à l’Est au lieu de l’Ouest, anomalie très vraisemblablement due au « fruit » d’une restauration mal conduite (voir le cerclage en fer au dessous des statues).
Il se compose d’un emmarchement à trois degrés octogonaux, ainsi que d’un classique socle à huit pans, suivant en cela une ancienne tradition voyant dans le chiffre huit le symbole de la Résurrection du Christ.
Le fût, cylindrique, est particulièrement massif et s’évase vers le haut.
Il comporte des écots (bossages) sur toute sa hauteur et il faut vraisemblablement voir dans leur nombre (quinze), une référence aux quinze mystères du Rosaire, dont les Cisterciens de l’abbaye du Releg en Plouéeour Menez, comptaient parmi les plus ardents propagateurs (voir le retable du Rosaire à l’intérieur de l’église).
Ces écots, à la signification iconographique encore aujourd’hui discutée, semblent toutefois rappeler ici les « bubons » de la peste (voir à ce sujet les nombreuses croix écotées, dénommées « croix de peste ».
L’unique croisillon du calvaire sert de console à des statues rustiques, au relief peu accentué, où l’on reconnaît :
Soulignons également, sous les pieds de la Sainte Vierge, une inscription en bas relief : « sa croix ». Elle vient compléter celle inscrite de l’autre côté du croisillon, pour nous donner l’intégralité du message porté par le calvaire :
« Jésus sa croix ».
Le mur d’enclos qui ne subsiste qu’à l’Est et au Nord de l’église, est réalisé en grand appareillage de granit.
Les grandes pierres taillées qui le composent laissent apparaître par endroits des marques de maçonnerie, qui font penser à un réemploi de pierres provenant selon toute vraisemblance de l’ancienne église.
La crête du mur se termine par deux rangées de pierres en doucine.
Trois échaliers (escaliers barrés par une grande dalle monolithe de granit, posée à chant), percent le mur d’enclos et donnent accès au placître :
L’arc de triomphe, situé à l’Est de l’église, constitue l’un des éléments architecturaux majeurs de l’enclos.
Il est construit dans un style assez voisin de celui de Saint Thégonnec, mais de façon nettement plus sobre, à l’image de l’église. Il se compose de trois piliers massifs surmontés de lanternons accostés de volutes.
Quelques niches abritent encore les restes de statues.
Les trois piliers sont reliés entre eux par deux arcs en plein cintre qui dominent deux accès, l’un comme nous l’avons déjà signalé, formant un échalier, et l’autre, la porte d’honneur de l’enclos qui était auparavant dotée d’une grille en fer forgé, comme en témoignent les photos prises au début de ce siècle.
L’arc de triomphe ne comporte ni date, ni inscription, mais il semble contemporain de l’église actuelle, c'est-à-dire de la deuxième moitié du 17ème siècle.
L’église est datée de 1651.
Deux inscriptions viennent l’attester, l’une inscrite en très beau bas relief sur un contrefort uniquement visible de l’intérieur de la sacristie, et l’autre, sur un autre contrefort, à l’angle Sud Est de l’église, où l’on peut lire :
« Jacques Beuzit, Hervé Nicolas, F/P l’an 1651 ». (F/P pour « fait par »).
Ces deux paroissiens honorés dans la pierre sont très vraisemblablement les noms des trésoriers de « fabrique », l’usage étant en effet de graver leurs noms dans la pierre des églises qu’ils avaient contribué à construire.
Une autre inscription en bas relief, malheureusement illisible, figure sur l’un des contreforts (N-O) du clocher.
Selon un texte édité par la mairie, elle indiquerait sur quatre lignes superposées :
« Cette tour fut fondée, l’an 1665, lors Recteur, Missire Pierre de Lespiney, et
Fabriques : Hervé Cor, Y. Martin ».
Au dessus d’une autre porte, au Nord, se lit la mention suivante :
« G. Nicolas, M. Men. F.P, L’AN 1684”
Il s’agit là, à notre connaissance, des seules inscriptions portées sur les murs de l’église, qui commencée en 1651, ne fut donc
terminée qu’en 1665, soit quatorze ans plus tard, tout au moins si l’on tient pour exacte la date portée sur la tour.
Evoquons pour le plaisir une anecdote qui se raconte encore de nos jours dans la paroisse, 350 ans plus tard … et qui fait mention d’un délai de 16 ans, qui correspondrait pratiquement à notre hypothèse (lire ci-contre).
« (Il était une fois !), une femme dont le mari travaillait à la construction de l’église et qui, le jour où fut posée la première pierre eut la délicatesse de mettre au monde un petit garçon, qui aussitôt baptisé, fut prénommé Eneour, en mémoire du Saint Patron de l’église que l’on s’apprêtait justement à reconstruire … … Seize ans plus tard, toujours selon la légende, l’honneur de poser, non plus la première, mais la dernière pierre, échut tout naturellement au jeune Eneour. Mais voilà ! Arrivé tout en haut du clocher, il fut pris de vertiges tels, qu’il se trouva bien rapidement incapable, ni de la poser, ni même de redescendre ! Il ne dut finalement son salut qu’à l’agilité et au courage de son père, venu fort à propos lui porter secours et terminer le travail entrepris ». |
Ceci dit, l’église, qui reprend quasiment à l’identique les plans de celle de Commana, achevée peu de temps auparavant, se différencie essentiellement des autres églises du diocèse, du fait de ses trois toits distincts, et de sa tour « hors œuvre ».
Elle est classiquement orientée le chevet à l’Est et le clocher à l’Ouest.
Tous les murs sont traités en grand appareillage de pierre.
L’architecture de l’ensemble, comme on peut le constater encore aujourd’hui, est plutôt sobre, et il faut très certainement y voir la volonté des moines cisterciens du Releg, dont les règles étaient les suivantes :
« En ce qui concerne la construction des églises, nous devons exclure tout objet, tout ornement, toutes décorations inutiles. Notre architecture sera inspirée par une pauvreté intelligente, en ce sens que nous nous souviendrons que nous construisons normalement pour des siècles, mais nous nous efforcerons toujours de faire beau ce que nous ferons, car une architecture dépouillée, mais pure et simple, aidera le fidèle à faire de son âme, un miroir du Christ…. ».
Mission réussie, pourrait on dire à Plounéour-Menez, où seules les portes et les fenêtres ainsi que le clocher (et encore ?), semblent avoir quelque peu échappé à la rigueur cistercienne.
En ce qui concerne les accès à l’église, notons sur la façade Nord, la présence de deux portes donnant sur l’ancien cimetière réservé aux paroissiens de la trêve de Loc Eguiner.
L’une, nous l’avons déjà signalé, fut sans doute percée après la construction de l’église et porte la date de 1884. L’autre plus architecturée, est de style renaissance.
Au Sud la façade est percée de trois portes dont l’une, de style renaissance avec pilastres, galerie et fronton est actuellement murée. Les deux autres, jumelles et en plein cintre, sont situées sous le porche.
La dernière des portes se trouve sous le clocher et n’offre pas de décorations particulières.
L’autre élément d’ornementation est constitué par les verrières, traitées soit en plein cintre, soit en anse de panier, et contenant pour la majorité, des remplages en granit de style gothique flamboyant.
Le porche Sud, massif et peu décoré n’est pas daté.
Sur les corniches, au dessus de deux bancs de pierre, reposent les grandes statues en granit de kersanton de St Thoma,s reconnaissable à son équerre, et de St Jean l’Evangéliste, portant son calice dans une main.
Ces deux statues sont l’œuvre de Roland Doré, maître sculpteur de Landerneau (vers 1650). Elles portent dans le bas, un écu orné d’un calice entouré de deux lettres majuscules, rappelant les initiales des donateurs, (I/P et G/M).
En plus de ces deux statues, le porche abrite, au dessus du bénitier, une Trinité en bois polychrome, représentant Dieu le Père tenant le Christ mort sur ses genoux (il manque la colombe, symbole habituel de l’Esprit saint)).
Le plafond du porche, en pierre, sur croisée d’ogives, porte en son centre, les monogrammes en bas relief de la Vierge et du Christ, soit IHS et Maria.
Accostée au porche, à l’Ouest, une tourelle cylindrique, dotée d’un bel escalier à vis en pierre, permet d’accéder à l’ancienne salle des archives de la « fabrique », dont on remarquera, de l’extérieur, la petite fenêtre munie d’une grille en fer forgé, juste au dessus de la porte d’entrée du porche.
Le clocher de l’église se distingue avant tout par sa hauteur qui dépasse les 50 mètres et qui en fait l’un des plus hauts de Basse Bretagne, tout au moins en ce qui concerne les églises paroissiales.
Classiquement situé à l’Ouest de l’église, il est constitué d’une tour carrée (hors œuvre) abritant la chambre des cloches, ainsi que d’une flèche. Il ne comporte ni galerie, ni clocheton, à l’image de celui de Commana, son voisin, dont il est, à quelques détails près, la fidèle réplique.
Il fut ravagé par la foudre le 7 Décembre 1847 (voir le Guellec dans le « Finistère monumental »). C’était du temps de l’Abbé François le Bras, né à Bodilis le 11 Avril 1806, et qui venait d’arriver, très peu de temps auparavant, de la lointaine paroisse léonarde de Plourin Ploudalmézeau où il avait remplacé l’Abbé Yves Marie le Lann qui fut aussi Recteur de Plouneour Menez (jusqu’au 05 Août 1834).
Ce tragique évènement, qui ne fit miraculeusement pas de victime parmi la population, marqua cependant par sa rare violence les esprits des paroissiens, mais aussi et surtout celui du malheureux Recteur dont la santé se trouva si gravement altérée, qu’il en mourut peu de temps après, à l’âge de 41 ans.
Notons une particularité de la flèche, qui présente sur ses huit angles, une multitude de « crochets » ouvragés, au nombre de 32 par arrête, soit 256 au total. Ils prennent tous la forme de « miséricordes » à l’image de celles que l’on peut voir dans les stalles des chœurs et certaines sont sculptées et représentent soit des animaux (lion, singe, etc) soit des personnages aux visages d’enfants, de femmes ou d’hommes de tous âges.
Signalons pour la « petite histoire », la présence inattendue parmi toutes ces honorables figures, d’un diable, qui associé à ses voisins, semble vouloir mener en leur compagnie, une sorte de danse macabre autour du clocher, à l’image de celle que l’on peut voir sur les fresques de la chapelle de Kernascléden où d’ailleurs.
Les deux cloches de l’église sont abritées dans le haut de la tour ; la plus récente étant légèrement plus grande que son aînée.
Lors de leur installation, elles furent baptisées et la mention de cet évènement figure sur leurs robes. En voici le texte :
« J’ai eu pour Parrain Mr le comte Louis de Ferre de Perroux et pour Marraine Mme Cozic, née Marie Perrine Corbel. Recteur de Plouneour Menez : Mr Kersaudy. Maire : Mr Bellec
Je me nomme « Marie Louise »
G et L Bollée fondeurs de cloches. Orléans 1923 »
« Bénite par Mr Y. le Lann recteur de Plounaour Menez.
Parrain Mr Sébastien J. le Dall, baron de Tromelin, ancien capitaine de frégate, chevalier des ordres royaux de St Louis, de la légion d’honneur et de l’ordre de St Georges et des deux Siciles.
Marraine, Madame Léontine ( ?) le Hénaff, née Revel. Maire Mr Théophile JM le Hénaff.
Trésoriers Mr JM Poitevin. Membres du conseil : Claude Martin, Jean Henry.
Fondue par Briens frères à Morlaix. 1832».
Le nom de baptême de cette cloche n’est malheureusement plus apparent, mais c’est avec plaisir que l’on y retrouve le nom de l’Abbé Yves le Lann, déjà mentionné un peu plus haut.
Il est à noter que le nom de la paroisse est ici orthographié Plounaour … les bretonnants savent pourquoi !
L’église est constituée d’une nef et de deux collatéraux pratiquement de mêmes dimensions, la nef étant légèrement plus longue (chœur).
Ces trois parties sont séparées par de gros piliers de granit aux formes cylindriques et reliés entre eux par sept arcades en tiers point.
Les 18 entraits (ou poutres), sont apparents et à engoulant, c'est-à-dire sculptés de têtes de dragons aux extrémités (38 au total).
Notons la présence, dans les murs gouttereaux,de trois enfeus peu architecturés,et sans le tombeau, dont on peut seulement dire que les écus, toujours présents, furent pour le moins, sérieusement martelés pendant la période révolutionnaire d’après 1789.
L’enfeu Nord appartenait à la famille des châtelains de Coetlosquet, et les deux du mur Sud, à la famille des châtelains du Penhoat.
Le mur Nord, près de l’une des portes, abrite une double niche qui selon toute vraisemblance, servait autrefois de sacraire.
Ce même mur, près de la statue de St Sébastien, porte toujours les vestiges d’une fresque qui se dégage avec beaucoup de mal d’un badigeon de chaux blanche.
Neuf fenêtres de l’église sont actuellement ouvertes.
Cinq autres sont condamnées, deux provisoirement, du moins faut il l’espérer, et trois définitivement étant donné leur emplacement derrière les retables.
Parmi celles en place, sept sont dotées de vitraux, l’un seulement portant une date et le nom du maître verrier l’ayant installé.
Il s’agit d’un vitrail du mur Sud, récemment restauré, et sur lequel se lit l’inscription suivante :
« Nicolas, Morlaix. 1868 ».
Il représente la donation des clés à St Pierre, entouré pour la circonstance des Apôtres, ainsi que de St Pol de Léon et de St Corentin, Saints « fondateurs » du diocèse, dont les noms figurent d’ailleurs en bas du vitrail.
Mentionnons toujours sur le même mur Sud, la présence de deux autres vitraux, l’un moderne et récent figurant St Gwenole, et l’autre plus ancien, représentant l’Ange gardien, avec en toile de fond le dessin de l’église de Plouneour Menez, mais sans le porche.
Deux autres vitraux, de facture identique, éclairent le mur Nord, l’un est dédié à St Pierre et l’autre à St Michel.
Il s’agit pour ces vitraux de dons de paroissiens, comme l’indique une mention :
« Don de la famille Crenn ».
Suite au Concile Vatican II, 1962-1965), de nombreuses nouveautés firent leur apparition dans la liturgie, entre autre l’obligation de célébrer la messe face au peuple, avec pour conséquence l’installation d’un nouvel autel dans un espace, le chœur, déjà passablement réduit.
Par chance, à Plounéour-Menez il y eut peu de modifications, et seule la table de communion du chœur fut désinstallée.
Soulignons quand même l’inutile déplacement des trois confessionnaux qui se retrouvent désormais remisés au fond de l’église..
En ce qui concerne les stalles du chœur, il est intéressant de rappeler ici une petite anecdote.
Il y a quelques années, un paroissien passant près de l’église, fut étonné de voir des inconnus charger les stalles dans une camionnette. Il alla s’informer aussitôt près du Recteur au sujet de ce déménagement pour le moins inattendu. Mais, surprise, c’était avec la bénédiction du Curé que les stalles rejoignaient le dépôt d’un « brocanteur » persuasif !
Pour la morale de l’histoire, signalons quand même qu’elles furent retrouvées (presque toutes !), et remises à leurs places respectives dans l’église.
Les fonts baptismaux sont situés au fond de l’église, à l’angle Nord Ouest.
Ils sont constitués d’une piscine et d’une cuve en marbre, sans caractère particulier. Ils datent probablement du début de ce siècle.
Mentionnons la présence à leurs côtés, d’une grande cuve en granit et d’une petite piscine pédiculée. Il s’agit des anciens fonts baptismaux de l’église, dont on se demande au vu de leur état, la raison de leur remplacement.
La cuve actuelle, ainsi que sa piscine sont abrités sous un dais prenant appui sur une balustrade en bois ouvragé, qui sert de console à cinq statues :
Ces cinq statues du même sculpteur, en bois simplement teinté, paraissent récentes, sans doute du début de ce siècle.
Soulignons également la présence, au dessus de la cuve, d’une colombe, symbole de l’Esprit Saint.
La chaire, particulièrement ouvragée, compte parmi les plus belles du diocèse de Quimper et Léon.
Elle ne comporte ni date, ni inscription.
Entièrement sculptée en fort relief, elle présente sur les quatre faces de sa cuve, les Evangélistes accompagnés de leurs attributs habituels.
La balustrade de l’escalier qui permet d’y accéder est constituée de panneaux, également sculptés, provenant d’un ancien retable à volets, identique dans ses dimensions, dans sa forme et jusque dans ses dessins, à ceux que l’on peut toujours voir dans les églises de Rumengol et de Bodilis.
Ils représentent, du haut vers le bas, différentes scènes tirées de l’Ancien et du Nouveau Testament :
Par ailleurs la porte d’accès de l’escalier est sculptée d’un blason couronné où figure le visage d’une sainte femme (la Sainte Vierge ?), entouré de motifs végétaux et floraux.
La cuve est sommée d’un abat voix au toit « écaillé », soutenu des deux côtés du dosseret, par deux cariatides de belle facture, sculptée en ronde bosse.
L’église abrite deux retables dans ses chapelles latérales. L’un est dédié au Rosaire, l’autre au Purgatoire.
Ils sont réalisés en bois polychrome et datent selon toute vraisemblance, de la fin du 17ème siècle.
Le retable du Rosaire, au Sud, est divisé en trois parties par six colonnes torses, décorées de pampres et de raisins.
Le panneau central représente la Sainte Vierge et l’Enfant Jésus remettant le Rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne, agenouillés à leurs pieds.
Tout autour du panneau central, quinze médaillons sculptés représentent les mystères joyeux, douloureux et glorieux du Rosaire.
Entre les personnages en haut relief du panneau central, se voient les bâtiments d’une agglomération fortifiée, que la légende locale considère comme étant celle du village et de l’abbaye cistercienne du Releg en Plouneour, construite en 1132.
De chaque côté de ce panneau se trouvent les statues de Sainte Anne, debout, apprenant à lire à sa fille, la sainte Vierge, et de Saint Charles Borromée, cardinal de Milan qui était considéré comme « saint protecteur » de la peste, tout comme saint Sébastien, également présent dans l’église.
Le retable du Purgatoire qui fait pendant à celui du Rosaire, au Nord, est également divisé en trois parties par des colonnes cylindriques à chapiteaux corinthiens, sommés d’une galerie denticulée.
Son panneau central, également traité en bois polychrome et en haut relief, représente Jésus sous les traits d’un enfant (10ans), foulant de ses pieds les âmes en feu du Purgatoire, et prenant appui sur un immense « IHS » (Iesus Hominum Salvator), c'est-à-dire « Jésus sauveur des hommes ». Tout autour de Jésus se voient des angelots qui portent déjà, de façon prémonitoire, les instruments de da passion future : clous, croix, couronne, etc.
De chaque côté de l’Enfant Jésus sont représentés trois moines, six au total, certains munis du rameau des martyrs, d’autres de chaînes de forçats, ou le corps transpercés d’une épée.
Au dessus de cette scène, Dieu le Père, les bras écartés, donne sa bénédiction aux personnages du retable.
De chaque côté du retable, deux niches abritent les grandes statues en bois polychrome de Saint Pierre et de Saint Paul.
En dessous, trois petits panneaux figurent : l’Annonciation, la Visitation, et l’éducation de Jésus par saint Joseph sous l’œil attendri de la sainte Vierge.
Le chœur de l’église est ornementé d’un retable dédié au Sacré Cœur.
La distribution des grandes statues polychromes, séparées par des colonnes cylindriques, rappelle l’ordonnance des retables voisins, avec au centre, et sous un dais fortement ouvragé, la statue du Christ portant le Sacré Cœur.
Elle est associée, à gauche, du côté de l’Evangile, à une Vierge à l’Enfant, et à droite, du côté de l’Epitre, à St Pol de Leon, premier évêque du Léon, ainsi que sur les murs latéraux, à St Yves, actuel Saint Patron de l’église et à St Renan.
En plus des statues regroupées dans les retables et dont on vient de parler, il convient également de signaler quelques autres.
Tout d’abord, les deux grands Christs en croix polychromes, dont l’un se trouve accosté à un pilier, face à la chaire, et l’autre dans le chœur.
Deux autres statues, sans doute les plus anciennes de l’église, avec celle de la Trinité déjà vue dans le porche, sont celles de Saint Etienne et de Saint Sébastien.
Soulignons également la présence sur l’ancien maître autel de deux petites statues polychromes, récentes (années 1990), représentant l’une Saint Yves et l’autre St Eneour.
Elles sont l’œuvre du sculpteur Theodec fils de Chateauneuf du Faou.
Inventaire
iconographique
Lors des années « noires » de la Révolution, les prêtres, non signataires de la « Constitution Civile du Clergé », ce qui représentait la grande majorité des prêtres du Léon, furent pourchassés comme des criminels et une fois arrêtés, promptement invités à goûter aux cachots de la nouvelle République des « Droits de l’Homme et du Citoyen », ou pire, à l’échafaud ou à la noyade. A cette époque, le Recteur de Plouneour Menez était l’Abbé Briand, assisté dans son ministère par l’Abbé le Floch, son vicaire. Ayant tous les deux refuser de signer la nouvelle Constitution, ils se savaient recherchés et sous le coup d’une mesure d’emprisonnement. Le Recteur, considérant n’avoir rien à se reprocher, ne prit aucune mesure particulière de sécurité, contrairement à son vicaire qui alla se cacher. Le résultat ne se fit malheureusement pas attendre bien longtemps pour notre vénéré Recteur. Dénoncé par des membres du conseil municipal, dont le maire était Yves Coat, il fut arrêté dans son presbytère le Mercredi 06 Juillet 1791 et de là, aussitôt conduit à la prison des Carmes à Brest où il resta prisonnier dans des conditions effroyables jusqu’au Mardi 27 Septembre, date à laquelle il fut libéré sans la moindre explication. Il rejoignit alors son ancienne cure de Plouneour Menez où il espérait toujours retrouver la paix et le repos auprès de ses paroissiens. Malheureusement pour lui, les nouvelles « lois » révolutionnaires, toujours plus répressives, ne tardèrent pas à le rattraper, et c’est ainsi qu’il fut à nouveau arrêté en Février 1792 et conduit à la prison du château de Brest. Après 6 mois d’un traitement indigne d’une nation se disant civilisée, les derniers survivants, dont notre Abbé Briand, furent libérés, mais avec obligation de s’exiler. C’est ainsi que le Père Briand fut déporté en Espagne, pays pour lequel il s’embarqua le Dimanche 12 Août 1792 à bord du bateau « Jean Jacques », accompagné dans son exil de 69 autres prêtres du diocèse. Après une longue et difficile traversée en direction de Santander en Espagne, une dernière tempête les obligea à faire relâche dans le petit port de Ribadeo en Galice, ou le bateau accosta le Samedi 18 Août. Il trouva refuge chez Madame de Villamil, chez qui il resta exilé de nombreuses années, sans ressource et malade. L’Abbé Briand, l’un des innombrables martyrs de la révolution française, était partout considéré comme un saint et 200 ans plus tard, ici à Plouneour Menez, son nom est encore cité en référence à son courage et à sa foi. Le vicaire le Floch, quand à lui, réussit à se cacher pendant toute cette période de « terreur » et parvint même à administrer les sacrements à ses paroissiens. Il est l’un des rares prêtres « réfractaires » de notre diocèse à avoir échappé à la prison, à l’exil ou à la mort pendant la révolution. |
En comparant les inventaires de 1911 et de 1937, puis celui d’aujourd’hui, une évidence s’impose, le patrimoine mobilier et statuaire des deux chapelles de Plounéour Menez, à savoir le Releg et St Divy, s’est littéralement envolé.
Que s’est il passé ? Grand mystère ! La seconde guerre mondiale ? Peut être ! N’oublions pas que le presbytère par exemple, fut réquisitionné par les troupes allemandes
pendant 4 ans.
En 100 ans, tout a donc disparu ou presque dans les chapelles.
Rien n’a été épargné, les statues, le mobilier, les vases sacrés tout est parti, jusque y compris, mais cela ne figure pas dans l’inventaire, une superbe maquette de bateau déposé au Releg comme « ex voto »? et qui aurait rejoint parait il le musée de la marine à Brest; Moindre mal, dirions nous !
Par contre, des très nombreux autres « ex voto », principalement des tableaux, qui couvraient les murs du Releg, il n’en reste aucune trace.
L’église par contre semble avoir moins souffert de ce pillage… Quelques statues par ci par là, mais dans l’ensemble on retrouve à peu près les mêmes statues, vases sacrés et mobilier en 2015 qu’en 1911.
Denis Goasguen, 10/2015
Ci-contre, les inventaires du mobilier de l’église de Plounéour Menez, en 1911, et 1937, établis par les recteurs de l'époque.
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Église ND de Plourin |
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Le site paroissial de ND de Plourin est constitué de l’église et de son enclos, des chapelles, des croix et calvaires disséminés dans la campagne, et enfin également de quelques
fontaines.
L’église Notre-Dame date de la fin du XVIIème siècle et du début du XVIIIème. Elle a succédé à une église gothique, originellement sous le patronage de saint Pierre, dont il reste le chevet, des fenêtres et des enfeus.
Le clocher, à pan carré, a été édifié en 1728. D’un style classique, très sobre, il est flanqué d’une tour attenante abritant un escalier à vis. A l’intérieur, dix chapelles
latérales servaient aux dévotions des riches familles. Les Coatscancour étaient de celles-ci : un des piliers porte leur écusson.
Récemment restaurés, les fonts baptismaux sont datés du début du XVIème. Les visages sculptés sur la cuve illustrent les diverses conditions sociales et les différents âges de la vie.
La chaire, du XVIIème est également remarquable.
s Minimes, transformé en hôpital militaire par ordonnance royale en 1781, ne subsistent aujourd’hui qu’une partie du mur d’enceinte et de la fontaine proprement dite. A l’intérieur, une niche
abritait la statue de saint Fiacre, patron des jardiniers, installée aujourd’hui dans l’église.
Bien des chapelles de Plourin ont disparu, en particulier celles associées aux manoirs : Coatanscour, la Boissière, Tregunvez, Kerveg…
Parmi celles encore debout, la chapelle ossuaire, construite dans l’enclos paroissial, simple monument rectangulaire, date du XVIIIème. Elle est consacrée à Saint Mathurin, dont on dit qu’il guérissait maux de tête, faiblesse d’esprit et folie.
Restaurée, elle abrite sous ses arcades six statues en kersantite polychrome de Roland Doré, provenant de l’ancien calcaire de l’enclos, sans doute détruit pendant la révolution.
Citons aussi la chapelle de Sainte Philomène, au carrefour de la rue d’Argoad et de la route de la Croix dePpierre ; celle de Penlan, proche du manoir, consacrée à saint Bernard ; et celle du Cun, petit édifice présentant deux portes de plein cintre.
Des croix et calvaires sont disséminés à travers la campagne. Leur signification varie : jalonnements d’itinéraires, frontières paroissiales, croix votives liées aux épidémies, croix de mission, croix de mariage…
Parmi les plus remarquables, citons :
La fontaine Saint-Fiacre
Du monastère de Saint-Fiacre, fondé en 1660 par Vincent Le Borgne, seigneur de Lesquifiou, pour les moines de la congrégation des Minimes, transformé en hôpital militaire par ordonnance royale en 1781, ne subsistent aujourd’hui qu’une partie du mur d’enceinte et de la fontaine proprement dite.
A l’intérieur, une niche abritait la statue de saint Fiacre, patron des jardiniers, installée aujourd’hui dans l’église.
C’est en 1955 que la commune de Plourin devient Plourin-lès-Morlaix. Par un décret en date du 29 octobre, qui met un terme à plus de trente années de démarches administratives, elle se démarque officiellement de son homonyme nord-finistérienne, Plourin-Pouldalmézeau. Mais l’histoire de Plourin ne commence pas avec ses péripéties toponymiques. En 1932, la commune a déjà un lointain passé…
Le « plou » de « Rin » ?
Plourin fait partie de ces paroisses nées pendant la bretonnisation de l’Armorique, entre le Ve et le Xe siècle. Les bretons de Cornouailles et du Pays de Galles, si « évidemment nombreux, écrira l’historien byzantin Procope de Césarée, que chaque année ils émigrent largement de l’île avec femmes et enfants pour aller résider sur la terre des francs », fondent en quelques siècles le socle paroissial breton.
Les premiers colons viennent du sud de l’Angleterre, du Devon. Ils donnent à leur patrie d’adoption le nom de Domnonée en souvenir de leur pays perdu.
Les origines de la paroisse de Plurin, au cœur de cette Domnonée, dateraient, comme celles des plous voisins de la vague migratoire, de 514 à 525. Son nom est formé de « plu », dérivé de « plou » qui désigne le territoire d’une communauté de fidèles, la poisse, et d’un second terme, « rin ».
Bien qu’il existe en vieux-breton un mot « rin » désignant un « lieu retiré, secret », et un autre terme « rinn » ayant le sens de « pointe », les historiens penchent plutôt pour un nom de saint qui pourait êter dérivé de Rinan ou Rinnan.
Au fil des siècles, plurin deviendra Ploherin (1185), puis Ploerin (1321). Rattachée à l’évêque de Tréguier, elle sera Plourin-Tréguier, puis Plourin, Plourin-Morlaix et enfin Plourin-lès-Morlaix.
De Plourin à Plourin-lès-Morlaix
33 ans auparavant, le 25 juillet 1932, un conseil municipal présidé par le maire Auguste Jourand du Tremen, avait déjà décidé de donner à la commune son nom actuel. Mais Paris avait sans doute d’autres préoccupations et n’avait pas donné suite.
La question redevient d’actualité en mai 1951. Dans une lettre au maire de Plourin-Morlaix, le préfet du Finistère lui demande « de bien vouloir inviter votre conseil municipal à délibérer sur la proposition de l’Institut National de la statistique et des Etudes Economiques de rendre officiel le nom de Plourin-lès-Morlaix, habituellement donné à votre commune ».
Dans sa réponse, Pierre Grall, maire, rappelle que la commune a choisi depuis 1932 le nom de Plourin-lès-Morlaix. Il sera définitivement entendu quatre années plus tard.
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Pardon |
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Église de Ste Sève |
Tous les dimanches |
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